Un précédent bilan faisait état de 15 morts et 26 blessés suite aux incendies qui ont touché une quinzaine de wilayas (préfectures) dans le nord-est de l'Algérie.
Des soldats se sont retrouvés encerclés par les flammes alors qu'ils étaient évacués de Beni Ksila, dans la préfecture de Béjaïa (est), accompagnés d'habitants de hameaux limitrophes, a indiqué pour sa part le ministère de la Défense.
En Tunisie voisine, dans la zone frontalière de Tabarka, dans le nord-ouest, de graves incendies ont repris lundi près d'une région déjà ravagée par les flammes la semaine précédente. Une équipe de l'AFP a pu constater d'importants dégâts à la hauteur de Nefza, à 150 km à l'ouest de Tunis, où des hélicoptères et des bombardiers d'eau Canadair sont intervenus.
"Environ 300 habitants du village de Melloula ont été évacués par voie maritime" par mesure de précaution face aux fortes rafales de vent attisant les incendies, selon Houcem Eddine Jebabli, porte-parole de la garde nationale tunisienne, qui a également évoqué de nombreux départs par voie terrestre.
"Ils ont été transférés dans des centres d'accueil à Tabarka ou hébergés chez des proches", a précisé à l'AFP Moez Triaa, porte-parole de la Protection civile.
Entre dimanche et lundi, l'Algérie a enregistré 97 départs de feux dans 16 préfectures mais les incendies les plus violents ont touché Béjaïa, Bouira et Jijel, avait indiqué le ministère de l'Intérieur dans un communiqué.
Poussés par des vents très forts, ils ont atteint des zones d'habitations dans ces trois préfectures où 1.500 personnes menacées par les flammes ont été évacuées, selon le ministère.
"Numéros verts"
Des images de médias locaux montrent des champs et des zones boisées en feu, des voitures calcinées et des devantures de magasins réduites en cendres dans des villages entièrement détruits par les flammes.
L'Algérie fait face à une canicule intense dans certaines régions touchées, avec des pics de températures à 48 degrés lundi, qui contribuent à assécher la végétation, la rendant plus vulnérable aux départs de feux. En Tunisie, les températures ont atteint 49 degrés.
Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a adressé ses condoléances aux familles en évoquant des "victimes civiles" mais aussi "militaires".
Quelque 8.000 agents de la protection civile et 525 camions étaient toujours à pied d'oeuvre lundi soir dans 11 wilayas, où des incendies qui ont ravagé des forêts, des maquis et des champs étaient encore en cours selon les autorités.
Des avions et hélicoptères anti-incendie affrétés récemment ainsi qu'un bombardier à grande capacité de type B.E 200 sont intervenus pour larguer de l'eau sur les feux.
Le ministère de l'Intérieur a appelé les citoyens à "éviter les zones touchées et à utiliser les numéros verts mis à disposition pour effectuer tout signalement" d'incendie.
Le procureur général de de Bejaïa a ordonné, selon un communiqué, l'ouverture d'enquêtes préliminaires pour déterminer les causes des incendies et identifier d'éventuels auteurs.
Fin avril, le président Tebboune a ordonné l'acquisition de six avions bombardiers d'eau de taille moyenne. En attendant leur arrivée, le ministère de l'Intérieur a annoncé en mai l'achat imminent d'un bombardier d'eau et la location de six autres en Amérique du sud.
Grèce
A Athènes, le thermomètre doit atteindre 41°C et dans le centre du pays, 44°C, selon la météo nationale EMY.
Ces températures très élevées, qui interviennent après un week-end de chaleur intense, vont se poursuivre mercredi avant une baisse attendue de jusqu'à 5°C à partir de jeudi, selon la même source.
Ce pays méditerranéen connaît l'une des plus longues canicules de ces dernières années, selon des experts de l'EMY.
Sans atteindre le record historique national de 48°C, le thermomètre a atteint 46,4°C à Gythio, dans la péninsule du Péloponnèse (sud), dimanche.
Sur le front des incendies qui brûlent depuis plus d'une semaine dans le pays, les sapeurs-pompiers sont toujours à l'oeuvre sur les îles de Rhodes en mer Egée (sud-est), Corfou en mer Ionienne (nord-ouest) et à Eubée, grande île à l'Est d'Athènes.
Ces feux de forêt, attisés par des vents violents, ont déjà détruit des milliers d'hectares de forêt et de végétation sans toutefois faire de victimes à ce stade.
A Rhodes, où une opération d'évacuation sans précédent a eu lieu ce week-end, plus de 266 pompiers épaulés de deux hélicoptères et deux avions tentaient de stopper l'incendie pour la huitième journée consécutive, selon les sapeurs-pompiers.
Dans le nord de Corfou, île également touristique où environ 2.500 personnes ont dû être évacuées dans la nuit de dimanche à lundi, 62 pompiers, un hélicoptère et deux bombardiers d'eau luttent contre le feu, selon la même source.
Près de la ville de Karystos dans le sud de l'île d'Eubée, 93 pompiers et deux bombardiers d'eau sont à pied d'oeuvre, selon les autorités.
Un appel de la Protection civile grecque à évacuer une localité a été émis dans la nuit de lundi à mardi sur cette île proche d'Athènes dont la partie Nord avait été ravagée il y a deux ans par de violents incendies.
Un quatrième front de feu inquiète les pompiers près d'Aigio, ville dans l'ouest du Péloponnèse.
De nombreuses régions du pays demeurent mardi "en alerte rouge", c'est-à-dire en "danger extrême" de feux de forêt alors que des vents de jusqu'à 40km/h soufflent en mer Egée.