Tôt dans la matinée, Kryvyï Rig, la ville natale du président ukrainien Volodymyr Zelensky, située dans le centre du pays, a été la cible de deux missiles russes.
L'un a détruit un pan entier d'un immeuble, faisant six morts, dont une fillette de 10 ans et sa mère, et 75 blessés, selon un bilan actualisé du responsable de l'administration militaire de cette cité, Oleksandr Vilkoul.
La majorité des blessés sont soignés à domicile, mais une vingtaine d'autres "restent à l'hôpital", dont deux sont "grièvement atteints", a-t-il précisé. L'autre missile a touché le bâtiment d'un établissement d'enseignement.
"Ils ont frappé des bâtiments d'habitation, un bâtiment universitaire, un carrefour. Malheureusement, il y a des morts et des blessés", a dénoncé sur Facebook le président Zelensky, brocardant le "terrorisme russe".
Victimes civiles
Sur des images diffusées sur Facebook par M. Zelensky, on peut voir le coin encore fumant d'un immeuble éventré sur cinq étages et noirci par les flammes. Des débris jonchaient la route passant devant ce bâtiment, où s'affairaient des pompiers. L'établissement d'enseignement a pour sa part été totalement détruit en son milieu.
Mi-juin, Kryvyï Rig avait déjà été atteinte par une frappe russe qui avait fait au moins 12 morts. Un immeuble d'habitation et un entrepôt avaient, entre autres, été touchés. Plus au sud, à Kherson, un homme de 65 ans a été tué quand sa voiture a été touchée par des tirs russes, ont signalé les autorités locales.
La Russie, qui n'admet jamais faire des victimes civiles, a reconnu en revanche multiplier les bombardements en Ukraine, tout en les justifiant.
"L'intensité des frappes sur les installations militaires ukrainiennes, y compris celles qui soutiennent ces actes terroristes, a augmenté en flèche", en réponse à de récentes attaques ayant pris pour cible le territoire russe, a affirmé lundi le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou dans une allocution en présence de responsables militaires.
Dans les territoires occupés par la Russie, des bombardements ukrainiens ont tué lundi quatre personnes et fait 10 blessés à Donetsk, bastion des séparatistes prorusses dans l'Est, selon les autorités pro-Moscou.
Une autre personne a péri dans des bombardements ukrainiens sur Gorlivka, près de Donetsk, et trois autres dans une frappe sur un village occupé de la région de Zaporijjia, qui a aussi fait 15 blessés, selon les autorités.
241 km2 "libérés"
Des frappes de drones se sont produites ces dernières semaines en Crimée, une péninsule ukrainienne annexée par la Russie en 2014, mais aussi dans des régions russes, comme dimanche à Moscou où deux immeubles d'un quartier d'affaires ont été légèrement endommagés.
Volodymyr Zelensky a commenté avec satisfaction dimanche ces bombardements, affirmant que la guerre arrivait "en Russie".
"Progressivement, la guerre revient sur le territoire de la Russie, dans ses centres symboliques et ses bases militaires, et c'est un processus inévitable, naturel et absolument juste", a-t-il déclaré.
"L'Ukraine devient plus forte", a-t-il ajouté, tout en prévenant que son pays devait se préparer à de nouvelles attaques contre ses infrastructures énergétiques l'hiver prochain.
Le ministre russe de la Défense a par ailleurs assuré que la contre-offensive ukrainienne, déclenchée début juin après des mois de préparation, était "infructueuse" et que les armes occidentales fournies ne menaient "pas au succès", mais ne faisaient "que prolonger le conflit".
Plus tôt, le Kremlin avait assuré que les attaques ukrainiennes sur la capitale russe étaient un "acte de désespoir" de l'Ukraine en raison de ses revers sur les champs de bataille.
La vice-ministre ukrainienne de la Défense Ganna Maliar a au contraire revendiqué des "succès" de son camp, en particulier dans le Sud où en deux mois les forces de Kiev ont grignoté un peu de terrain.
Selon elle, l'offensive en cours dans cette zone a permis la semaine dernière de "libérer" 12,6 km2 de terres occupées par les forces russes, soit 204,7 km2 au total depuis le début de l'offensive de Kiev.
Les forces ukrainiennes avancent lentement, notamment car elles sont confrontées à des lignes de défense russes solides : tranchées, pièges antichars, champs de mines, etc.
Dans la région de Bakhmout (est), un des hauts lieux des combats, la vice-ministre a revendiqué la reprise de 2 km2 la semaine dernière, pour un total de 37 km2 "libérés" dans cette zone depuis début juin.