“Nous allons enterrer nos morts dans la douleur mais dans la dignité. Nous devons soigner nos blessés dans la solidarité. Un deuil de 7 jours sera observé sur toute l’étendue du territoire national à compter de mardi 25 octobre 2022 en mémoire de nos compatriotes morts au cours de ces évènements tragiques et regrettables“, a indiqué le président tchadien lors d’une allocution lundi dans la soirée.
A l’appel de l’opposition et de la société civile, le Tchad a connu jeudi dernier une journée de manifestations parmi les plus meurtrières dans le pays, avec un lourd bilan de plus 50 morts et au moins 300 blessés, selon le gouvernement.
Les manifestants contestaient la prolongation de deux ans de la période de transition politique et le maintien au pouvoir de Mahamat Idriss Deby, fils de l’ancien président.
“Ce ne sont pas de simples manifestations mais une vraie insurrection“, a affirmé, lundi, le président du Tchad, ajoutant que “ce qui s’est passé témoigne de la volonté manifeste de déclencher une guerre civile“.
Selon le président Deby, les organisateurs de ces manifestations “ont recruté et utilisé des groupes terroristes, paramilitaires pour opérer des assassinats gratuits de masse“ au Tchad.
Le président tchadien a relevé que l’opposant Succes Masra, leader du parti Les Transformateurs et l’un des organisateurs des manifestations du jeudi avait réclamé la primature dans le gouvernement d’union nationale formé la semaine dernière.
“Si j’avais accédé à cette demande, il n’y aurait ni manifestation ni toutes ces violences. Comment un acteur politique qui a argué que le Dialogue n’était qu’un monologue, que les résolutions et les recommandations n’ont aucun sens pour lui, peut-il assumer la coordination de l’action d’un Gouvernement dont la première mission est l’application stricte du cahier de charges du Dialogue National Inclusif et Souverain ?“, s’est exclamé le président Deby.