Le Conseil de sécurité de l'ONU a appelé mardi dans un communiqué à mettre en place un processus politique "inclusif" en Syrie et "mené par les Syriens", près de dix jours après la chute du pouvoir de Bachar Al-Assad.
Les membres du Conseil, dont la Russie, et les Etats-Unis, "ont aussi souligné le besoin de la Syrie et ses voisins de s'abstenir de toute action ou interférence qui pourrait mettre à mal la sécurité de l'autre", relève également le communiqué.
Ils "réaffirment également leur fort engagement pour la souveraineté, l'indépendance, l'unité et l'intégrité territoriale de la Syrie et appellent tous les Etats à respecter ces principes", note encore le texte.
Le gouvernement de transition qui a évincé Bachar Al-Assad du pouvoir le 8 décembre, s'efforce désormais de rassurer sur leur capacité à pacifier et réunifier le pays, morcelé et dévasté par 13 ans de guerre civile.
"Ce processus politique doit répondre aux aspirations légitimes de tous les Syriens, les protéger tous et leur permettre de déterminer pacifiquement, de manière indépendante et démocratique, leur propre avenir", a encore déclaré le Conseil de sécurité de l'ONU, qui siège à New York.
Appel à Israël de cesser la colonisation
Le Conseil de sécurité des Nations unies a aussi appelé toutes les parties à respecter pleinement l'accord de désengagement de 1974 concernant la "zone de séparation" en Syrie, appelant au calme et à la réduction des tensions.
L'envoyé spécial de l'ONU, Geir Pedersen, a critiqué les "plus de 350 frappes" menées depuis le 8 décembre par Israël sur des sites militaires dans le pays et a appelé Israël à "cesser toute activité de colonisation dans le Golan syrien occupé, qui est illégale".
Israël a déclaré l'effondrement de l'accord de désengagement de 1974 avec la Syrie, qui avait établi une zone tampon démilitarisée sur les hauteurs du Golan occupées par Israël. L'armée israélienne a depuis déployé des forces dans la zone tampon, ce qui a été condamné par les Nations unies et plusieurs pays arabes.
Le Conseil a également souligné la nécessité de lutter contre le terrorisme en Syrie, en insistant sur l'importance d'empêcher des groupes tels que Daesh de reconstituer leurs capacités ou de trouver des "refuges" dans le pays.
Depuis le début de la guerre civile en Syrie en 2011, le Conseil avait été largement paralysé sur le dossier syrien, la Russie utilisant régulièrement son droit de veto pour protéger le régime syrien jusqu'à sa chute.
Bachar Al-Assad, qui a dirigé la Syrie pendant près de 25 ans, s'est réfugié en Russie après que des groupes d’opposition ont pris le contrôle de la capitale Damas le 8 décembre, mettant fin au régime du parti Baath, au pouvoir depuis 1963.
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