Les opérations de recherche et de sauvetage menées par l’Agence turque de la gestion des catastrophes et des urgences (AFAD), lancées à la demande des autorités locales et coordonnées par l'ambassade de Turquie à Damas, mobilisent 120 personnes, quatre chiens de recherche et 43 véhicules.
Alors que les équipes continuent de percer des tunnels et de démolir des murs, de nombreux Syriens, sans nouvelles de leurs proches depuis des années, affluent à la prison dans l’espoir d’y retrouver des traces de leurs familles.
Dans un communiqué, l’AFAD a précisé que des équipes dirigées par son président, Okay Memis, parties de la province méridionale de Hatay, sont arrivées à la prison de Sednaya, à Damas.
“Dans les opérations méticuleusement menées par nos équipes d'experts, tous les outils et équipements techniques, tels que les appareils d'imagerie à pénétration de paroi, les radars à pénétration de sol et les appareils d'écoute acoustique sismique, sont utilisés”, a souligné l’AFAD.
La prison militaire de Sednaya, située à 30 kilomètres au nord de Damas, est la plus tristement célèbre de toutes les prisons syriennes. Amnesty International l'a qualifiée d'”abattoir” dans son rapport de 2017.
Selon ce rapport, depuis le début du soulèvement en mars 2011, la prison est devenue un centre d'atrocités systématiques, où des manifestants contre l'ancien régime d'al-Assad ont été détenus et torturés.
De nombreuses victimes ont passé des années, voire des décennies, dans des cellules de cette prison, qui est tristement connue pour les traitements brutaux infligés aux prisonniers politiques et aux militants anti-régime.
Cependant, il existerait des chambres secrètes dans la prison, où des opposants au régime d’Al-Assad auraient été détenus pendant des années dans des conditions inhumaines.
Certains détenus, filmés par des caméras de surveillance n'ont jamais été retrouvés, ce qui soulève la possibilité qu'ils soient enfermés dans des compartiments souterrains secrets.
Bachar al-Assad, qui a dirigé la Syrie depuis près de 25 ans, a été renversé le 8 décembre après l'entrée des forces anti-régime dans Damas, ce qui l'a contraint à fuir en Russie. La chute du régime du parti Baath, au pouvoir depuis 1963, a également permis la libération des détenus de la prison de Sednaya, dont des femmes et des enfants.