Des militants soudanais ont fait état, lundi, de la mort de 350 civils dans la ville d'Al-Hilaliya, dans l'État soudanais d'Al Jazirah, du fait des attaques des paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) en cours depuis le 20 octobre.
Les informations du groupe de défense des droits humains Central Call, indiquent que les FSR ont assiégé de vastes zones, laissant des dizaines de milliers de personnes sans ressources essentielles.
Des organisations locales et internationales ont accusé les forces paramilitaires d’avoir commis des “massacres” et de graves violations des droits humains contre les civils d’Al Jazirah. Les FSR n'ont pas réagi à ces informations.
Dimanche, Central Call a fait état de 315 décès à Al-Hilaliya, dont 20 morts par balle et 295 attribuées à un empoisonnement et à la détérioration de l'état de santé des personnes ciblées.
Soupçons d'empoisonnement
Lundi, l'envoyé spécial américain pour le Soudan, Tom Perriello, a condamné les informations selon lesquelles les FSR auraient empoisonné des vivres, affirmant sur X que “les nouvelles informations selon lesquelles des soldats de Forces de soutien rapide auraient empoisonné des centaines de Soudanais dans le village d'Al-Hilaliya choquent la conscience”.
“Empoisonner de la nourriture dans un pays déjà frappé par la famine est un acte particulièrement odieux. Si cela est confirmé, le général Hemedti et l'ensemble de la direction des FSR devront répondre”, a-t-il ajouté, faisant référence au chef des forces paramilitaires, Mohamed Hamdan “Hemedti” Dagalo.
Des sources locales ont déclaré à Anadolu que les FSR continuent de cibler Al-Hilaliya, l'une des plus grandes villes de l'est d'Al Jazirah, imposant un siège à des dizaines de milliers de ses habitants.
Les FSR ont repris leurs affrontements avec les forces armées soudanaises à Al Jazirah, le 20 octobre, après la défection d'Abu Aqla Keikil, éminent dirigeant de ces forces d'Al Jazirah, qui a rejoint l'armée soudanaise.
En décembre 2023, Keikil a conduit les forces de soutien rapide à prendre le contrôle de plusieurs villes, dont Wad Madani, la capitale de l’État.
Depuis la mi-avril 2023, les Forces armées soudanaises et les FSR sont engagées dans un conflit qui a fait plus de 20 000 morts et déplacé près de 13 millions de personnes, selon l'ONU. Les combats s'étendent à 13 des 18 États du Soudan.