Plusieurs grandes ONG se mobilisent depuis samedi pour recueillir de l’argent, des vêtements et des kits de première nécessité. Elles alertent toutes également sur les conséquences terribles de ce séisme notamment les reconstructions des maisons qui devraient s’échelonner sur des années. Tout d’abord, la Croix-Rouge, qui travaille en collaboration avec le Croissant-Rouge au Maroc, a lancé un appel aux dons pour pouvoir contribuer "à la fourniture de produits de première nécessité". Au regard des dégâts "considérables" et d’un “accompagnement qui va s'inscrire dans la durée”, la Croix-Rouge sollicite uniquement des dons financiers.
Le Secours populaire français compte débloquer également 50.000 euros de son fonds d'urgence afin de "venir en aide aux enfants et aux familles qui ont tout perdu". Au-delà de la gravité de la situation et des nécessités qui en découlent, l’ONG veut montrer l’exemple financièrement. Son appel aux dons et à la solidarité s’inscrit également dans le temps long, mais sans jamais perdre de vue l’urgence de "l'accompagnement des personnes les plus fragiles”.
Aussi, la Fondation de France, compte mettre à disposition avec effet immédiat 250 000 euros pour le Maroc. Comme elle le rappelle, l’ONG est "présente depuis plusieurs années dans cette région". Elle a également lancé un appel à dons pour "renforcer" ses actions auprès des victimes qu’il faut mettre à l’abri et accompagner avec un soutien psychologique.
En plus des ONG, de grandes métropoles de France et des régions, Lille et les Hauts-de-France, se mobilisent. Elles expriment leur solidarité envers le peuple marocain. La Région des Hauts-de-France est par exemple partenaire de la Région de Marrakech-Safi qui a été meurtrie par le séisme.
D’autres villes de taille moyenne comme Saint-Ouen-sur-Seine, en Seine-Saint-Denis, organisent avec un maximum d’efficacité, selon les mots de son maire Karim Bouamrane, l’aide pour le Maroc. A ce propos, la ville s’est associée avec Oxfam comme elle le rappelle sur TF1 : "On vit ensemble, on souffre ensemble, on doit réagir ensemble” rappelle Karim Bouamrane. Saint Ouen s’appuie sur l’expertise humanitaire d’Oxfam (présidé par Cécile Duflot) pour rendre efficient et pérenne l’élan de solidarité des Françaises et Français avec les populations victimes du séisme survenu au Maroc."
D’autres initiatives complémentaires des Franco-marocains en France
Les Franco-marocains sont nombreux en France et ont été particulièrement touchés par ce séisme. Dès le samedi matin, bien que le service téléphonique ait été perturbé, ils appelaient avec inquiétude les membres de leur famille au pays. Connectés à la fois aux médias français et marocains, ils ont suivi de près les nouvelles tantôt dramatiques du chiffre des morts qui augmentait de manière vertigineuse, tantôt rassurantes dès qu’une personne était sauvée des décombres.
Beaucoup d’entre eux se sont mobilisés, notamment dans la région de Mantes-la-Jolie et au sein de laquelle historiquement s’étaient installés beaucoup d’ouvriers marocains travaillant dans les usines.
Tout d’abord, l’association As-Suffa de Mantes-la-Ville, présidée par Abdelaziz El Jaouhari, a été très réactive. Le samedi matin, elle lançait une cagnotte Cotizup qui a dépassé les 250 000 euros. En fin d’après-midi, en présence d’une centaine de personnes et du Maire de Mantes-la-Jolie M. Raphaël Cognet, l’association a tenté de poser un cadre de travail collectif. Sur BFM TV, son président affirmait que des compétences du milieu médical dans le Mantois s’étaient manifestées pour aider le Maroc sur place.
Dans la même région du Mantois, une autre initiative de solidarité du collectif des mosquées du Mantois, dans lequel figure Grande Mosquée de Mantes-la-Jolie, a été lancée ce dimanche. Elle se décline autour d’une cagnotte Cotizup en ligne, d’une collecte et d’un appel à la solidarité ce vendredi lors de la grande prière musulmane.
Tout compte fait, les initiatives de solidarité ne manquent pas, et elles sont l’œuvre de tous au sein de la société française quels que soient la religion, les origines, l’âge ou encore le genre. De plus, des artistes, des sportifs, des religieux, des politiques, des citoyens lambdas, touchés par la tragédie, participent également à l’élan de la solidarité française envers le Maroc, un peu partout et même sur les réseaux sociaux.
Le violent séisme qui a frappé le Maroc a causé la mort de près de 2 900 personnes dans plusieurs régions du Maroc, notamment dans les provinces d'Al Haouz et de Marrakech, ainsi que dans les villes de Ouarzazate, Azilal, Chichaoua et Taroudant.
Le séisme a atteint une magnitude 7 selon le Centre marocain pour la recherche scientifique et technique (6,8 selon le service sismologique américain). Il est le plus meurtrier dans le royaume depuis celui qui avait détruit Agadir, sur la côte ouest du pays, le 29 février 1960: entre 12.000 et 15.000 personnes, soit un tiers de la population de la ville, y avaient péri.