Les sanctions américaines contre deux responsables du média russe RT annoncées mercredi font partie d'une "campagne d'information" pré-électorale orchestrée par les Etats-Unis, a dénoncé jeudi la diplomatie russe.
"Il s'agit évidemment d'une opération, d'une campagne d'information (...) qui a été préparée de longue date et qui est nécessaire à l'approche de la dernière phase du cycle électoral", a fustigé la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, lors d'un entretien à l'agence de presse Ria Novosti.
La diplomate a affirmé que Moscou, "bien évidemment", préparait une réponse à ces nouvelles sanctions à même de "faire frémir tout le monde", à deux mois de la présidentielle aux Etats-Unis.
Mercredi, les autorités américaines ont dévoilé une série de mesures, dont des poursuites pénales et des sanctions, pour répondre à des tentatives d'ingérence dans les élections aux Etats-Unis qu'elles imputent à son rival russe.
Les Etats-Unis ont annoncé la saisie de 32 noms de domaine utilisés par Moscou, selon Washington, dans le cadre d'une "campagne pour influer sur le résultat" de la présidentielle à venir, ainsi que des sanctions visant 10 individus, dont six responsables de RT - parmi lesquels sa rédactrice en chef Margarita Simonian et deux personnes inculpées.
Le président russe Vladimir Poutine était "au courant" de ces opérations d'ingérence électorale, a affirmé la Maison Blanche.
Le département d'Etat a de son côté imposé des restrictions de visa à l'encontre du groupe de médias auquel appartient RT, Rossia Segodnia, ainsi que d'autres filiales de cette compagnie.
RT, média public lancé en 2005, est accusé par les pays occidentaux, qui ont largement restreint voire interdit sa diffusion, d'être “un canal de désinformation et de tenter de saper les démocraties occidentales en attisant la discorde et diffusant de fausses informations”.
La chaîne RT a tourné en dérision les dernières accusations américaines, en réaction à une information de CNN quelques heures avant les annonces officielles, évoquant "le retour des clichés éculés de 2016".
Le renseignement américain avait conclu à des ingérences russes lors des scrutins présidentiels en 2016 et en 2020 pour favoriser le candidat républicain Donald Trump, ce que l'intéressé conteste catégoriquement et que Moscou a démenti.