"Aujourd'hui, Rishi Sunak renforce son équipe gouvernementale pour mettre en oeuvre des décisions à long terme pour un meilleur futur", a indiqué le parti conservateur au pouvoir sur X (ex-Twitter).
Plusieurs médias, dont la BBC et l'agence de presse PA, ont dans la foulée annoncé le départ de Mme Braverman, citant des sources gouvernementales.
Sans que son départ ne soit officiellement annoncé par Downing Street, Suella Braverman l'a confirmé en déclarant qu'occuper le poste de ministre de l'Intérieur avait constitué "le plus grand privilège de (sa) vie", ajoutant qu'elle s'exprimerait "en temps voulu".
Un remaniement est attendu depuis des semaines alors que le chef du gouvernement Rishi Sunak, à Downing Street depuis un peu plus d'un an, peine à trouver un second souffle pour se préparer aux élections législatives prévues l'année prochaine et au plus tard en 2025.
Son parti, au pouvoir depuis près de 14 ans, est très largement distancé dans les sondages par les travaillistes.
Les événements se sont précipités la semaine dernière lorsque la ministre de l'Intérieur a critiqué la police de Londres dans une tribune au Times, lui reprochant d'autoriser la marche pro-palestinienne qui s'est tenue samedi et l'accusant de partialité.
L'article n'avait pas reçu le feu vert de Downing Street, contrairement aux règles habituelles.
Outre un coup porté à l'autorité de Rishi Sunak, ces propos ont été considérés comme une atteinte à l'indépendance opérationnelle de la police.
Ils se sont ajoutés à une série de polémiques provoquées ces derniers mois par la très droitière ministre de 43 ans: elle a qualifié les arrivées de réfugiés d'"invasion" et a averti d'un "ouragan" migratoire, et avait plus récemment estimé que certains sans-abris dormaient dans des tentes conformément à un "mode de vie choisi".
Classe politique divisée
Le renvoi de cette figure de l'aile droite de la majorité, qui se lance volontiers dans les "guerres" culturelles, risque de provoquer des remous au sein des conservateurs et de renforcer les divisions, certains députés la soutenant ayant menacé de démissionner si elle quittait le gouvernement.
Déjà ministre de l'Intérieur, elle avait été évincée du gouvernement en octobre 2022 par la Première ministre de l'époque Liz Truss, après avoir utilisé son email personnel pour envoyer des documents officiels. Les médias britanniques avaient également évoqué des désaccords sur la politique migratoire, Suella Braverman étant partisane d'une politique plus dure que l'ex-cheffe du gouvernement.
Elle avait été reconduite à ce même portefeuille par Rishi Sunak quand il avait succédé à Liz Truss, une manière de conserver sous contrôle l'aile droite du parti et cette personnalité aux ambitions affichées.
Au sein du Parti travailliste, certains élus critiquent ainsi la position adoptée par le chef du parti, Keir Starmer, qu'ils jugent trop pro-israélienne. Plusieurs élus ont démissionné, dont un député qui a claqué la porte de l'équipe dirigeante. Malgré l'opposition du gouvernement, la manifestation pro-palestinienne de samedi a réuni plus de 300.000 personnes, globalement dans le calme.