Les habitants de Gaza attendent impatiemment l’arrivée de l’aide humanitaire annoncée pour ce vendredi, par les présidents Sissi et Biden lors d’un entretien téléphonique jeudi.
Sur le terrain, c'est encore le statu quo. Selon des sources américaines et au sein de l'ONU, les premiers camions d'aide désespérément attendus à Gaza pourraient ne pas pouvoir entrer dans l'enclave avant samedi, en raison du temps que nécessite la réparation des routes autour du poste-frontière de Rafah.
Ce vendredi, l'Egypte continuait de réparer les routes bombardées menant au passage de Rafah, alors que "des véhicules et du matériel égyptien sont entrés pour réparer la route côté palestinien", ont indiqué des témoins.
Pourtant, le temps presse. Au 14e jour de la guerre entre Israël et le Hamas déclenchée par une attaque meurtrière sans précédent du mouvement palestinien au pouvoir à Gaza, l'ONU estime que les quelque 2,4 millions de Gazaouis -pour moitié des enfants- sont au bord de la "catastrophe" car Israël leur refuse tout accès à l'eau, l'électricité et au carburant. Quant aux réserves de nourriture, elles seront bientôt totalement vides, tout comme les médicaments.
Si depuis des jours, des avions du monde entier amènent de l'aide alimentaire ou médicale, aucun de ces chargements n'a jusqu'ici pu entrer à Gaza où le bilan des bombardements israéliens s'élève à près de 3.800 morts, dont au moins 1.500 enfants, et plus de 12.000 blessés selon les autorités locales.
Le porte-parole de la diplomatie américaine Matthew Miller a indiqué que l'émissaire américain pour l'aide à Gaza, David Satterfield, avait "rencontré des responsables israéliens et égyptiens pour mettre en place les mécanismes d'application de l'accord".
Israël refuse catégoriquement d'ouvrir ses passages frontaliers avec Gaza. Mais les Américains sont parvenus à convaincre le Premier ministre Benjamin Netanyahu de donner son feu vert à l'envoi d'aide depuis l'Egypte, via le passage de Rafah, l'unique ouverture sur le monde de Gaza qui ne soit pas aux mains d'Israël.
Tel Aviv qui impose un strict blocus à Gaza depuis plus de 16 ans, justifie ce siège implacable par le souci que l’aide ne soit détournée au profit des factions armées.
Le président américain Joe Biden avait affirmé avoir obtenu du président égyptien Abdel Fattah al-Sissi de "laisser jusqu'à 20 camions traverser", un nombre totalement insuffisant selon l'ONU qui estime à au moins 100 camions par jour les besoins des Gazaouis -qui, avant la guerre dépendaient déjà pour 60% d'entre eux de l'aide alimentaire internationale.
Au moins 3 478 Palestiniens ont été tués dans les attaques israéliennes sur Gaza, tandis que le chiffre s'élève à plus de 1 400 personnes en Israël.