Réélection de Trump:  cela change quoi pour les Palestiniens ?
Mahmoud Abbas, le président palestinien, s’est dit prêt à travailler pour la paix et la sécurité dans la région avec le nouveau président américain, mais la rue palestinienne semble plus pessimiste.
À Ramallah, le président de l'Autorité palestinienne espère "travailler pour la paix et la sécurité" avec le nouveau Président américain. / Photo: AFP (AFP)

Le Premier ministre israélien a été l’un des premiers à féliciter Donald Trump. Quelques minutes plus tard, Mahmoud Abbas publiait un communiqué. Le président de l’Autorité palestinienne s’est déclaré prêt à “travailler pour la paix et la sécurité dans la région”, soulignant l'engagement du peuple palestinien en faveur de la liberté, de l'autodétermination et de la souveraineté de l'Etat, conformément au droit international.

Donald Trump a maintes fois vanté sa capacité à mettre un terme aux conflits ukrainien et palestinien, “Je ne vais pas commencer des guerres, je vais mettre un terme aux guerres”, a-t-il répété. À Gaza, les promesses du candidat Trump font espérer à certains la fin de la guerre. "Maintenant qu'il a gagné, j'espère que la guerre dans la région s'arrêtera", déclare à l'AFP Ibrahim Ayan, 33 ans, déplacé comme la majorité des habitants de la bande de Gaza en raison de la guerre.

Sans illusion sur les idées du Président américain, Mamdouh al-Jadba, 60 ans qui a perdu sa maison détruite lors d’un bombardement, fait confiance à la force de caractère du 47e président : "Nous avons besoin de quelqu'un de fort comme lui pour mettre fin à la guerre, pour nous sauver. Peu importe qui gagne, ce qu'il nous faut, c'est quelqu'un qui trouve une solution. Il n'y a ni soins, ni hôpitaux, ni médecins, ni nourriture" à Gaza.

À ce jour, 43 391 personnes ont été tuées dans la guerre menée par Israël dans l’enclave palestinienne.

Comment mettre un terme à la guerre à Gaza ?

Quelle stratégie Donald Trump pourrait-il adopter pour mettre un terme à la guerre en cours à Gaza ? Selon Sébastien Boussois, docteur en science politique et chercheur à l’Université Libre de Bruxelles, au CECID (Centre d'Études de la Coopération Internationale et du Développement), “l’objectif de Trump, c’est de régler l’ensemble des conflits dans le monde en 24 heures. Je pense que Trump a la possibilité, par son leadership,son autorité et sa volonté surtout, de mettre fin au conflit que mène Israël à Gaza et au Liban pour des raisons économiques et stratégiques.”

“Dans la balance de ce cessez-le-feu, Donald Trump va mettre la normalisation entre Israël et l’Arabie Saoudite. Tout cela dans un objectif d’être très ferme à l’égard de l’Iran, contrairement à l'administration Biden. [...] Cela ne veut pas dire la création d’un État palestinien, mais plutôt un retour au statu quo, ce qui permettrait à chacun d’avoir un espace vivable. ”

À Ramallah, la victoire de Trump n’est pas vue comme un bon signe

À Ramallah, en Cisjordanie occupée, personne n'a oublié le précédent mandat de Donald Trump, quand il a multiplié les gestes en faveur d'Israël, déplaçant l'ambassade américaine à Jérusalem, reconnaissant la souveraineté israélienne sur le plateau du Golan occupé et contribuant à la normalisation des liens entre Israël et plusieurs pays arabo-musulmans.

Mohammed Fakhida, directeur d'école à Ramallah, prédit un “enfer”, une "escalade" des tensions et des violences de la part des colons "plus importante et plus douloureuse, car [Trump] est bien connu pour son soutien complet et intense à Israël".

Leila, une Palestino-Américaine vivant à Ramallah, espère que les démocrates réaliseront qu’ils ont perdu à cause du génocide qu’ils ont financé.

Pessimiste, elle conclut que "le système politique américain est avant tout dicté par l'industrie de l'armement, les entreprises et les puissants groupes d'intérêt américains.”

TRT Français et agences