Dan Getler, le nom du milliardaire israélien qui a fait fortune dans l’exploitation du cobalt, du cuivre et du diamant en République Democratique du Congo, est associé à la corruption dans le secteur minier. Proche de feu le président Désiré Kabila puis de son fils, l’ancien président Joseph Kabila dont il était soupçonné d'être “un financier de l’ombre”, il est sous le coup des sanctions américaines depuis 2017.
Il lui est reproché d’avoir obtenu à “coup de corruption ”, des permis d’exploitation minière à des “conditions avantageuses”. Il avait par exemple négocié et obtenu le monopole des exportations de diamants de la RDC.
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D'après la plateforme “le Congo n’est pas à vendre”( CNPAV), les agissements de Dan Getler ont déjà fait perdre à l'État congolais au moins 2 milliards de dollars américains, du fait “d’une corruption à un haut niveau”.
Des membres de la société civile de la RDC soutienent que le magnat des mines a entrepris des actions de lobbying auprès du trésor américain, en vue de l'allègement, voire de la levée des sanctions.
“ Nous sommes au courant de cela, des négociations avec l’administration américaine des finances. Je puis vous dire que si Donald Trump remporte la présidentielle américaine, la première décision sera de mettre fin aux sanctions contre Dan Getler”, explique à TRT Français,Emmanuel Umpula, membre de la plateforme “le Congo n’est pas à vendre”.
Pour sa part, Kinshasa ne voit plus d'inconvénients à l’assouplissement des sanctions contre Gertler. Le président Tshisekedi a entrepris un plaidoyer dans ce sens, auprès de l’administration américaine qui a déjà élaboré une proposition d’accord.
Une position qui ne rencontre pas l'adhésion de la société civile. “ A notre niveau la solution est toute simple : il (Dan Getler, ndlr) doit renoncer aux actifs qu’il a acquis par la corruption et qui continuent à lui rapporter plus de 200 000 dollars par jours, alors que c’est l’argent du Congo”, explique à TRT Français, Jean Claude Mputu, le porte-parole de la plateforme “le Congo n’est pas à vendre”.
“ C’est la condition sine qua none pour qu’on lève les sanctions”, insiste-t-il.
Proposition américaine
Pour compenser le préjudice subi par la RDC, les Etats-Unis d'après Emmanuel Umpula, proposeraient à l’homme d'affaires de vendre ses actifs miniers au Congo à hauteur d’environ 300 millions de dollars.
Au bout du compte, il serait réhabilité et accèderait de nouveau au système financier américain et international.
Dans l’industrie minière, l’essentiel des transactions se font en dollars via des banques américaines notamment. Être exclu du système bancaire américain est synonyme d'arrêt de mort dans l'écosystème de l’industrie minière.
En dépit de ses richesses minières, la RDC est classée parmi les pays les plus pauvres du monde, avec plus de 72 % de la population vivant avec moins de 2 dollars par jour. La corruption et la mauvaise gestion font que les revenus de l'exploitation minière échappent pour l’essentiel au Trésor public du pays. Cet argent est thésauriser dans les comptes off shore des multinationales, du fait de la corruption ambiante, déplore Global Witness et ses partenaires locaux.
L’implication américaine dans ce dossier de corruption dans les mines de RDC, apparaît comme un tremplin pour accéder aux minerais stratégiques (cobalt et cuivre), dans un contexte de concurrence accrue avec les chinois. “Pour le moment, explique Jean Claude Mputu de CNPAV, aucune entreprise américaine ne peut collaborer avec Dan Gertler “ tant qu’il est sous sanction”. Une levée de sanctions favoriserait alors l'accès au cobalt ou au cuivre de RDC.