La télévision d'état a annoncé la mort du président iranien Ebrahim Raïssi, du ministre des Affaires étrangères du pays et de tous les passagers qui étaient à bord de l'hélicoptère.
Le président Raïssi revenait d’Azerbaïdjan après avoir assisté à l’inauguration d’un projet de barrage commun sur la rivière Aras.
Qui est Ebrahim Raïssi?
Raïssi a été élu le 18 juin 2021 président de l’Iran, dès le premier tour d'un scrutin marqué par une abstention record et l'absence de concurrents de poids.
Il a hérité du fauteuil présidentiel, sur la promesse de défendre les classes défavorisées et de s’attaquer à la corruption. Le président iranien Ebrahim Raïssi, est réputé austère et rigoureux.
Il est né en novembre 1960 dans la ville sainte de Machhad (Nord-Est). Considéré comme ultraconservateur, partisan de l'ordre et de la discipline, il accède très tôt à des responsabilités publiques.
À seulement 20 ans, il est nommé procureur général de Karaj, à côté de Téhéran, en plein essor de la Révolution islamique de 1979. Il passera toute sa carrière dans l’appareil judiciaire du pays.
En 35 ans, il gravira tous les échelons du système judiciaire de l’Iran. D’abord, procureur général de Téhéran de 1989 à 1994, il devient chef adjoint de l'Autorité judiciaire de 2004 à 2014, avant d’hériter du poste de procureur général du pays.
En 2017, il était le candidat du Front populaire des forces de la révolution islamique, un bloc conservateur, contre Hassan Rohani, alors président réformateur sortant.
Bien qu’il ait perdu contre Rohani en 2017, il a remporté l’élection présidentielle en 2021 après que le Conseil des gardiens du pays, une institution qui décide lesquels des candidats peuvent se présenter aux élections, a annulé la candidature de 32 candidats réformistes et modérés avant les élections.
De nombreux analystes considèrent que la décision du conseil a ouvert la voie à la victoire électorale de Raïssi. Raïssi, qui a occupé auparavant des postes de haut niveau, notamment celui de juge en chef de l'Iran, chef du système judiciaire de la République islamique, est considéré comme un allié du guide suprême Ali Khamenei.
Les analystes le voient également comme un successeur potentiel du guide suprême.
Raïssi figure sur la liste noire américaine des responsables iraniens sanctionnés par Washington pour "complicité dans de graves violations des droits humains", des accusations balayées comme nulles et non avenues par les autorités de Téhéran.
Une présidence de tous les défis
Depuis son accession au pouvoir, Raïssi a été confronté à une série de tensions géopolitiques. Ses positions apparaissent comme des actes de défiance aux yeux des occidentaux.
Dans la guerre en Ukraine, Téhéran a tacitement soutenu la Russie, en vendant des drones iraniens à Moscou. Pour ce qui est de la guerre en cours à Gaza, Israël accuse l’Iran de lui mener une guerre par procuration. Raïssi a également supervisé les attaques de drones et de missiles de l’Iran contre Israël le mois dernier.
Sous Raïssi, l’Iran a continué à enrichir de l’uranium, amplifiant les critiques occidentales et israéliennes alors que les tensions entre Téhéran et Washington sont loin de s’apaiser.
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