Lors d'un discours prononcé à Moscou devant le Club international de discussion "Valdaï", l'une de ses plus longues interventions depuis le début de l’offensive en Ukraine par l'armée russe, Vladimir Poutine a dit ne pas regretter ce qu'il appelle "une opération spéciale" et a accusé l'Occident d'avoir déclenché la guerre et de jouer un jeu géopolitique "dangereux, sanglant et sale" qui sème le chaos dans le monde.
Le président russe a également déclaré que l'Occident devra tôt ou tard entamer des discussions avec la Russie et d'autres pays face à la "crise systémique" déclenchée par les événements mondiaux des derniers mois.
"La période historique de domination sans partage de l'Occident sur les affaires du monde touche à sa fin", a déclaré Vladimir Poutine lors d'une session intitulée "Un monde post-hégémonique: Justice et sécurité pour tous".
"Nous nous trouvons à une frontière historique: la décennie à venir est probablement la plus dangereuse, la plus imprévisible et, en même temps, la plus importante depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale", a-t-il aussi dit.
Le président russe s'est livré lors de son discours à une nouvelle charge virulente contre les Etats-Unis et leurs alliés, accusés de chercher à contenir le développement d'autres civilisations.
"Comme ils (les Occidentaux) disent, qui sème le vent récolte la tempête", a déclaré le chef du Kremlin.
"J'ai toujours cru et je crois dans le bon sens, je suis donc persuadé que tôt ou tard, les nouveaux centres de l'ordre mondial multipolaire et l'Occident devront entamer une conversation équitable sur l'avenir que nous partageons - et le plus tôt sera le mieux", a ajouté Vladimir Poutine.
Selon le président russe, l'Occident, "aveuglé" par le colonialisme, a contribué à déclencher le conflit en Ukraine et cherche à alimenter une crise sur le sort de Taïwan, revendiquée par la Chine, afin de renforcer sa domination sur le monde.
Vladimir Poutine a également accusé les Occidentaux d'utiliser l'arme des sanctions économiques et les "révolutions de couleur", allusion notamment à la révolution orange de 2004 en Ukraine, pour écarter des puissances rivales.
Il a réaffirmé que ce qu'il qualifie d'opération spéciale en Ukraine, envahie depuis février par l'armée russe, était inévitable à ses yeux pour soutenir la région du Donbass et empêcher une nouvelle expansion de l'Otan.