L'ancien Premier ministre pakistanais, Imran Khan, a menacé, ce vendredi, de retourner dans la rue "le jour où il ira mieux", lors de sa première apparition publique après la tentative d'assassinat qui l'a visé la veille lors d'un rassemblement politique.
"Une fois guéri, j'ai décidé de retourner dans la rue et de lancer un appel pour reprendre la marche vers Islamabad", a déclaré Khan, lors d'une conférence de presse depuis son lit d'hôpital à Lahore (Est).
Imran Khan a échappé à une tentative d'assassinat, jeudi, alors qu'il se trouvait parmi ses partisans, lors d'un rassemblement au Pendjab. L’ancien Premier ministre a été blessé par balles, lors de cette attaque, qui a fait un mort et six blessés parmi lesquels le sénateur du parti Pakistan Tehreek-e-Insaf (PTI, Mouvement du Pakistan pour la justice), Faisal Javed.
Khan a exhorté ses partisans à poursuivre les manifestations jusqu'à la démission des responsables qu'il a accusés d'être impliqués dans un complot visant à le tuer, dans le district de Wazirabad, dans la province orientale du Pendjab.
L’ex-Premier ministre a accusé son successeur Shehbaz Sharif, le ministre de l'Intérieur, Rana Sanaullah, et un haut responsable du renseignement d'être derrière cette tentative d’assassinat.
"Pour garantir une enquête impartiale et équitable, il est essentiel que ces trois responsables se retirent", a-t-il déclaré.
"Dieu m'a accordé une nouvelle vie. Je vous assure que je continuerai mon combat... Préparez-vous à mon appel", a ajouté Khan.
"Quatre personnes ont prévu de me tuer"
Khan, actuel chef du PTI a déclaré : "Quatre personnes ont pris la décision derrière des portes closes de me tuer, et j'en ai informé le peuple à l'avance, c'est pourquoi j'ai enregistré une vidéo dans laquelle j'évoquais les noms de ces quatre personnes".
L’ancien Premier ministre a expliqué que "deux personnes" ont participé à l'attaque contre sa personne pendant la longue marche, et qu'il a été ciblé par des coups de feu venant de deux directions différentes, alors qu'il haranguait ses partisans depuis le sommet d'un conteneur posé sur un camion.
"Ce n'était pas un plan improvisé, mais plutôt un complot ourdi, orchestré par ceux qui voulaient me tuer", a fustigé Khan.
L'agresseur avait admis, jeudi, dans un enregistrement vidéo, qu'il voulait tuer l'ancien Premier ministre pakistanais pour avoir "trompé les masses", soulignant qu'il avait agi seul et de son propre chef.
L'ancien Premier ministre a averti que "la nation s'est enfin relevée et a maintenant deux voies devant elle : une révolution pacifique ou une révolution sanglante".
Critique du gouvernement
Depuis son éviction, lors d'un vote de défiance au Parlement en avril dernier, Khan a appelé le gouvernement à organiser des élections anticipées, mais le gouvernement de Shehbaz Sharif a déclaré que les prochaines élections se tiendraient comme prévu vers la fin 2023.
Khan a accusé le gouvernement de coalition d'avoir réprimé les manifestations pacifiques et critiqué les responsables du renseignement pour des actes de torture présumés infligés aux principaux dirigeants de son parti, Azam Swati et Shahbaz Gill.
Il a également appelé le président de la Cour suprême, Umar Ata Bandial, à "lui rendre justice", et exigé que le chef de l'armée "se réveille" et prenne des mesures contre les "moutons noirs" de l'appareil militaire.
L'ancien Premier ministre a également critiqué la commission électorale, qui l'a exclu, le mois dernier, de toute fonction officielle durant cinq ans, et ce, pour avoir omis de déclarer les cadeaux officiels qu'il avait reçus en tant que Premier ministre.
Depuis son éviction du pouvoir, Khan a organisé une série de manifestations hostiles au gouvernement.
L'ancien champion de cricket a affirmé qu'il avait été évincé par un "complot ourdi par les États-Unis", ce que Washington et le gouvernement de coalition pakistanais ont démenti.
Le 28 octobre dernier, Imran Khan a entamé une "longue marche" vers la capitale Islamabad, afin de faire pression sur le gouvernement, pour que celui-ci organise des élections anticipées.
Le dernier rassemblement s’est tenu dans la foulée de la décision de la commission électorale du Pakistan de disqualifier Khan de toute fonction publique, pour une période de 5 ans.
La décision de la commission a été rendue quelques jours après le succès du parti d'Imran Khan, qui lui a valu de remporter six des sept sièges à l'Assemblée nationale, lors des élections partielles, tenues à la fin du même mois, ce qui indique un regain de popularité de l’ancien Premier ministre.