ONU: la Palestine présente un projet de résolution pour mettre fin à l'occupation israélienne
Le texte exige le retrait des forces israéliennes des territoires palestiniens, l'arrêt de la construction de nouvelles colonies, la restitution des terres et propriétés saisies et le retour des Palestiniens déplacés.
La Palestine a présenté à l'ONU un premier projet de résolution demandant à Israël de mettre fin à sa présence dans les territoires palestiniens occupés. / Photo: AA (AA)

La Palestine a présenté, mardi, à l’Organisation des Nations Unies un premier projet de résolution demandant à Israël de mettre fin à sa présence dans les territoires palestiniens occupés dans un délai de 12 mois.

Une session extraordinaire d’urgence sur l’occupation de Gaza et de la Cisjordanie par Israël, la première après l’octroi de nouveaux “droits et privilèges” à la Palestine lors du vote à l’Assemblée générale des Nations unies en mai, a été organisée afin d’examiner le projet de résolution présenté par la Palestine.

Lors de son discours d’ouverture, mardi, le président de l'Assemblée générale de l’ONU, Philémon Yang, a rappelé que la CIJ avait émis “un avis consultatif” sur l'occupation israélienne et les attaques contre les territoires palestiniens.

Yang a souligné qu’il incombe à l'Assemblée générale et au Conseil de sécurité de mettre fin à la présence illégale d'Israël dans le territoire palestinien occupé, ajoutant que la communauté internationale doit veiller à ce que l’État de droit et la justice soient respectés.

Les intervenants à cette session extraordinaire qui doit se poursuivre jusqu’à mercredi, notamment ceux du Portugal, de l'Afrique du Sud, de la Syrie, du Liban et de l'Iran, ont tous soutenu l'urgence de mettre fin aux exactions israéliennes rappelant qu'il s'agit de violations flagrantes du droit international.

Présence illicite

En juillet, répondant à une demande d'avis consultatif de l'Assemblée générale sur l'occupation israélienne depuis 1967, la Cour internationale de Justice (CIJ) a estimé que "la présence continue d'Israël dans le Territoire palestinien occupé est illicite" et qu'Israël est "dans l'obligation (d'y) mettre fin (...) dans les plus brefs délais".

Pour donner suite à cet avis, les pays arabes ont réclamé la convocation d'une nouvelle session spéciale à quelques jours de l'arrivée à New York de dizaines de chefs d'Etat et de gouvernement pour la réunion annuelle de haut niveau de l'Assemblée générale au cours de laquelle la guerre à Gaza devrait dominer les débats.

"L'idée est d'utiliser la pression de la communauté internationale à l'Assemblée générale et la pression de la décision historique de la CIJ pour forcer Israël à changer d'attitude", a commenté, lundi, l'ambassadeur palestinien à l'ONU Riyad Mansour, soulignant que le texte sur la table, plus concret que les précédents, "a choqué beaucoup de pays".

L'ambassadeur de Palestine à l'ONU, Riyad Mansour.

Le projet de résolution "exige" également le retrait des forces israéliennes des territoires palestiniens, l'arrêt des nouvelles colonies, la restitution des terres et propriétés saisies, ou encore la possibilité de retour des Palestiniens déplacés.

En revanche, le paragraphe appelant les Etats membres à cesser les exportations d'armes vers Israël a disparu du projet de texte lors des négociations.

Alors que le Conseil de sécurité est largement paralysé sur ce dossier en raison de l'utilisation répétée par les Etats-Unis du veto pour protéger son allié israélien, l'Assemblée générale a, plusieurs fois, depuis octobre, adopté des textes en soutien aux Palestiniens.

En mai, l'assemblée avait apporté un soutien massif mais symbolique (143 voix pour, 9 contre, 25 abstentions) à l'adhésion pleine et entière de la Palestine à l'ONU, bloquée par les Etats-Unis.

Même si les résolutions de l'Assemblée générale ne sont pas contraignantes, Israël a déjà fustigé le nouveau texte qu’il qualifie de "déshonorant".

Agences