Nouveaux heurts en Martinique
Onze policiers ont été blessés hier alors qu’ils essayaient de débloquer un rond-point au Lamentin. Le mouvement contre la vie chère a repris ses actions, les négociations avec la grande distribution n’ayant rien donné.
Rodrigue Petitot est devenu le porte-parole des consommateurs martiniquais, il a lancé le mouvement contre la vie chère en Martinique début septembre/ Photo: AFP (AFP)

Le mouvement de lutte contre la vie chère avait annoncé le blocage du rond-point Mahault au Lamentin, l’une des voies principales de l’île des Caraïbes. Sept poids lourds avaient été garés en travers des chaussées ainsi que deux véhicules en panne et du matériel de chantier ajoutés pour empêcher tout passage, selon un communiqué de la préfecture de Martinique.

Les CRS sont intervenus en fin d'après-midi pour débloquer le carrefour et les choses ont dégénéré, après que les forces de l’ordre ont reçu des jets de pierres et de bouteilles. Les agents ont alors procédé à cinq interpellations. Onze policiers ont été légèrement blessés, tandis que le président du RPPRAC (Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéens) a été blessé à la main et à la cuisse. Deux membres du collectif auraient été placés en garde à vue.

Les prix de l’alimentation 40% plus chers qu’en métropole

Le RPPRAC, mouvement populaire de contestation contre la vie chère, est né cet été. Depuis début septembre, les manifestations pacifiques se multiplient. La Préfecture, les collectivités locales et la grande distribution se sont réunis avec les représentants du mouvement anti-vie chère. Aucun accord n’a été trouvé à ce jour, la réunion prévue lundi a même été reportée sine die.

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L’inflation qui s’est ajoutée à des prix déjà hors norme ont rendu les produits alimentaires inaccessibles pour une partie de la population. Selon un rapport de l’INSEE de 2022, les prix sont 40% plus chers en Martinique qu’en métropole. Or plus d'un Martiniquais sur quatre (27%) parmi cette population de près de 350 000 personnes vit sous le seuil de pauvreté, près de deux fois le taux de la France métropolitaine (14,4%), selon des chiffres de 2020.

A la suite des émeutes qui ont secoué l’île mi-septembre, la préfecture avait instauré un couvre-feu jusqu’au 26 septembre et appelé une compagnie de CRS.

TRT Français et agences