Au moins 21 personnes ont été tuées lors des manifestations contre la hausse des prix et la "mauvaise gouvernance" au Nigeria la semaine dernière, a déclaré mercredi à l’AFP Amnesty International.

Un précédent bilan de l'ONG établi la semaine dernière faisait état d'au moins 13 morts. Sept autres personnes ont été tuées à Kano et une autre à Azare, deux villes du nord du pays, a indiqué Isa Sanusi, directeur d'Amnesty International au Nigeria.

Au lendemain de sa prestation de serment le 29 mai, le président Tinubu a annulé la subvention sur le carburant plongeant de nombreux Nigérians dans une lutte de survie, en raison de l'inflation qui a atteint son taux le plus élevé depuis trois décennies.

Début Août, la hausse généralisée des prix frôlait 34%. Depuis une semaine, les Nigérians organisent des manifestations pour exprimer leur colère, suite à une hausse généralisée des produits de première nécessité.

Dimanche dernier, dans un discours télévisé, le président nigérian Bola Ahmed Tinubu a exhorté les Nigérians , à “suspendre les manifestations et à créer un espace de dialogue”. Cet appel n’a pas eu d'écho favorable chez les manifestants.

"Le discours n'a pas répondu aux préoccupations des manifestants, il n'a même pas répondu à une de nos revendications. Le discours ressemblait plutôt à un discours de campagne", a immédiatement critiqué l’un des meneurs des manifestations, l'activiste et avocat Deji Adeyenju cité par la presse locale.

"Le président n'a pas abordé les questions liées à la manière de lutter contre la faim dans le pays, la seule chose que le président a dit est qu'il est prêt à dialoguer avec les manifestants, aussi noble que cela puisse paraître, cela ne suffit pas", a ajouté l'activiste.

La police nigériane a déclaré avoir arrêté près de 700 personnes au cours des deux premiers jours des manifestations, pour des accusations de vol à main armée, d'incendie criminel et de destruction de biens.

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