"Au terme des pourparlers, la garde présidentielle a refusé de libérer le président, l'armée lui a lancé un ultimatum", a déclaré une source bien informée sous couvert de l'anonymat, à la suite d'un "mouvement d'humeur" de membres de la garde présidentielle qui ont bloqué l'accès de la présidence à Niamey.
Dans un message publié sur Twitter, rebaptisé "X", la présidence du Niger indique que mercredi matin, "des éléments de la garde présidentielle (GP) ont engagé un mouvement d'humeur anti-républicain et tenté en vain d'obtenir le soutien des forces armées nationales et de la garde nationale".
"L’armée et la garde nationale sont prêtes à attaquer les éléments de la GP impliqués dans ce mouvement d’humeur s’ils ne reviennent pas à de meilleurs sentiments", ajoute la présidence en affirmant que "le président de la République et sa famille se portent bien".
Un député du Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS, au pouvoir), Kalla Moutari a indiqué avoir pris contact avec le président et des ministres et assuré qu’ils se portent bien.
Mercredi matin, tant les accès à la résidence du président nigérien Mohamed Bazoum qu'aux bureaux de la présidence qui se trouvent dans le même périmètre, étaient interdits d’accès.
En revanche, aucun dispositif militaire particulier n'était visible dans le quartier où se trouve la présidence, la circulation y était normale et aucun coup de feu n'a été entendu, a constaté un journaliste de l'AFP.
Le Niger, pays partenaire privilégié de la France dans le Sahel en proie au terrorisme dans plusieurs parties de son territoire, est dirigé par le président démocratiquement élu Mohamed Bazoum, au pouvoir depuis avril 2021.
Cet événement fait penser aux coups d'Etat qui ont eu lieu au Mali et au Burkina Faso ces dernières années.
Ces coups d'Etat ont été favorisés par la frustration générée par l'incapacité des gouvernements à endiguer le terrorisme dans la région du Sahel, dont fait partie le Niger.
Le Niger est un pays allié des puissances occidentales dans leur combat contre le terrorisme qui a débuté au Mali en 2012, avant de se propager aux pays voisins.
La France a redéployé l'été dernier au Niger une partie de ses soldats précédemment basés au Mali, afin qu'ils aident à lutter contre les groupes terroristes.