Netanyahu, fossoyeur de la paix au Moyen-Orient
Netanyahu et sa coalition des extrêmes, déconstruit méthodiquement toute initiative de paix laborieusement élaborée au Moyen-Orient.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu quitte la 79e Assemblée générale des Nations Unies à New York, aux États-Unis, le 27 septembre 2024. / Photo: AA (AA)

Le gouvernement de Netanyahu comprenant des religieux, ultra-religieux notamment, et réputé être le plus à droite de l’histoire d'Israël, remet en question les principaux engagements internationaux signés par le pays pour réaliser la paix dans la région.

Depuis le 29 mai 2024, dans la foulée de l’offensive militaire à Gaza, Israël s’est emparé du couloir de Philadelphie, long de 14 kilomètres et de 100 mètres de large. Cette zone qui marque la frontière entre Israël et l'Egypte est censée être démilitarisée en vertu des engagements pris par Ies deux pays.

En occupant cette zone frontalière, Israël viole un traité de paix vieux de 46 ans, présenté en son temps comme étant “le socle de la paix au Moyen-Orient”. Il s’agit des accords de paix de Camp David de 1978, signés entre les dirigeants d’alors, le président égyptien, Anwar El-Sadat et le Premier ministre israélien, Menahem Begin, sous la médiation du président américain Jimmy Carter.

Ces accords concrétisaient la normalisation entre Tel Aviv et Le Caire, après la guerre de six jours à l’issue de laquelle Israël arracha le Sinaï egyptien en 1967.

C'était la première fois en effet qu’un pays arabe signait un traité de paix avec Israël. Si en Israël et dans le monde occidental, l’accord fut salué avec “enthousiasme”, tel ne fut pas le cas dans le monde arabe où Sadate fut perçu comme un “traître”. L’Egypte a même été, dix ans durant, de 1979 à 1989, exclue de la Ligue arabe.

Sur le plan domestique, la fronde contre Sadate culmina avec son assassinat en 1981. “Sacrifié sur l’autel de la paix avec Israël”? La question se pose.

Lueur de paix avec la Jordanie

À la suite des accords de Camp David, la Jordanie signa elle aussi, un traité de paix avec Israël le 26 octobre 1994. Sous la médiation de Bill Clinton, la Jordanie fut autorisée à gérer les lieux saints de l’Islam à Jérusalem. Un consensus fut aussi trouvé pour la gestion des eaux du Jourdain et des frontières entre les deux pays.

Aujourd'hui, force est de constater que la profanation de la mosquée Al-Aqsa par les extrémistes sionistes est devenue un rituel hebdomadaire. Le ministre de la sécurité intérieure Ben-Gvir, a même appelé à la construction d’une synagogue à l'intérieur d’Al-Aqsa.

Oslo, des accords mort-nés

Que dire alors des accords d’Oslo du 13 octobre 1993, signé entre Yasser Arafat et le Premier ministre israélien Yitzhak Rabin à Washington, sous la médiation du président américain Bill Clinton? Censés constituer la base d’un État palestinien au terme d’une période transitoire de cinq ans, ils n’ont jamais connu un début d’exécution. Les extrémistes israéliens les ont compromis, allant jusqu’a commanditer l’assassinat de Yitzhak Rabin en novembre 1995.

Cet esprit belliqueux de Netanyahu et de sa coalition des extrêmes qui intensifie par ailleurs le génocide à Gaza, la colonisation en Cisjordanie occupée et l’agression du Liban, apparaît, pour le moins, comme une réelle menace à la paix au Moyen-Orient.

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