Moncef Marzouki, l’ancien président tunisien exilé, a révélé lundi que son frère, Mokhles Marzouki, avait été convoqué au poste de police d'El Kantaoui, dans le gouvernorat de Sousse, pour recevoir une notification concernant de nouvelles poursuites judiciaires liées à son dossier. Ce dernier a été renvoyé devant le Pôle judiciaire antiterroriste, où Marzouki fait face à une série de vingt chefs d’accusation, incluant des accusations de provocation de troubles internes et de diffusion de rumeurs.
L'ancien président, qui avait disparu de la scène politique durant toutes ces dernières années, se retrouve à nouveau sous les feux des projecteurs à cause de ces nouvelles accusations. Alors que le gouvernement actuel semble toujours le tenir en ligne de mire, Marzouki a pris la parole sur sa page Facebook pour dénoncer la situation. Il a annoncé que son frère avait été convoqué pour signer un document l’informant que son dossier avait été transféré au pôle judiciaire antiterroriste, en raison de graves accusations, telles que la provocation de troubles internes et la propagation de fausses informations.
Marzouki a également rappelé qu'il avait déjà été jugé et condamné dans deux autres affaires, l'une pour "avoir menacé des juges, des membres des forces de sécurité et de l’armée dans un discours tenu à Paris", et l'autre pour des propos tenus sur France 24. Dans une note amère, il conclut avec un vers d’Abou el Kacem Chebbi : "Les ténèbres se dissiperont !".
Il s'agit là du plus récent épisode d’une série de poursuites contre l'ancien président, qui n'a plus d'influence politique ou populaire, et qui reste exilé à l'étranger. En février 2023, Marzouki avait déjà été condamné par contumace à huit ans de prison ferme pour "planification d’attentat visant à renverser le gouvernement" et pour des menaces de violence à l’encontre des institutions tunisiennes. Il avait également été condamné à quatre ans de prison après ses déclarations sur France 24, jugées incitatrices à la violence et à l'instabilité.
Plus récemment, une enquête judiciaire a été ouverte contre lui en mai 2024, suite à une conférence de presse qu’il a donnée en France, au cours de laquelle il a violemment critiqué les institutions tunisiennes et certains juges.