Maroc: plusieurs journalistes et activistes graciés par le Roi Mohammed VI
A l’occasion de la fête du trône, le Roi du Maroc a gracié 2476 personnes, dont des journalistes et activistes.
Maroc: 3 journalistes et des activistes graciés par le roi Mohammed VI  / Photo: AFP (AFP)

Les journalistes Taoufik Bouachrine, Omar Radi et Souleimane Raissouni ainsi que les activistes Mâati Monjib, Reda Taoujni et Youssef El Hirech font partie des 2.476 personnes graciées par le Roi Mohammed VI, à l’occasion de la fête du trône, marquant aussi le 25e anniversaire de son intronisation.

D’autres journalistes et activistes condamnés en état de liberté ont, également, bénéficié de la grâce royale. Il s’agit de Hicham Mansouri, Imad Stitou et Afaf Barani.

Les condamnés en question ont été jugés, selon les autorités marocaines, dans le cadre d’affaires de droit commun.

Taoufik Bouachrine, ancien directeur de publication du quotidien Akhbar Al Yaoum, a été condamné en 2018 à 12 ans de prison ferme en première instance pour “traite d’êtres humains”, “abus de pouvoir à des fins sexuelles”, “viol et tentative de viol”, avant de voir sa peine s’allourdir à 15 ans de prison ferme en appel en 2019.

Omar Radi a été condamné en 2021 en première instance puis, en 2022, en appel à six ans de prison ferme pour "atteinte à la sécurité intérieure de l'État" avec "financement de l'étranger" et pour "viol".

Soulaimane Raissouni, emprisonné depuis 2020, a été également condamné en 2021 en première instance puis en 2022 en appel pour agression sexuelle. Il a écopé d'une peine de cinq ans de prison ferme.

Si les trois journalistes en question ont été jugés pour des faits de droit commun, plusieurs ONGs internationales dont Amnesty estimaient que leurs affaires étaient “politiques” et qu’ils étaient poursuivis en raison de leurs positions “critiques” envers les autorités marocaines.

L'organisation Reporters sans frontières (RSF) avait appelé l'an dernier à leur grâce à l'occasion de la fête du trône.

Historien et défenseur des droits humains, Maâti Monjib, 62 ans, a, lui, été condamné en première instance début 2021 à un an de prison ferme pour "fraude" et "atteinte à la sécurité de l'Etat" au terme d'un procès ouvert en 2015.

Cet intellectuel est aussi sous le coup d'une instruction judiciaire depuis 2019 pour "blanchiment de capitaux", ce qui lui a valu trois mois de détention préventive avant qu'une mesure de liberté provisoire ne lui soit accordée en mars 2021, au terme de 20 jours de grève de la faim.

TRT Français et agences