Des violents combats entre l’armée malienne et des rebelles ont eu lieu ce dimanche dans la localité de Léré, située à 200 km au sud-ouest de Tombouctou, près de la frontière mauritanienne
Un porte-parole de la coordination des mouvements de l’Azawad a revendiqué l’attaque, alors que deux élus locaux ont confirmé à l’AFP la saisie de deux camps militaires de l’armée.
L'armée malienne a confirmé sur les réseaux sociaux que la ville de Léré, dans la région de Tombouctou, avait été attaquée vers 13H30 locale (15H30 GMT).
Elle a précisé que des informations plus détaillées suivraient.
Cette attaque attribuée à des groupes armés dans le nord est la dernière d’une série d’incidents enregistrés depuis le début du mois et dont la dernière en date, menée le 7 septembre, avait fait au moins 64 morts, dont 49 civils et 15 soldats, entre Gao et Tombouctou.
Les deux attaques attribuées aux terroristes ciblaient le bateau Tombouctou sur le fleuve Niger et une position de l'armée à Bamba, dans la région de Gao, d’après un communiqué gouvernemental. L'attaque de Bamba avait été revendiquée par un groupe affilié à Al-Qaïda.
Occuper le vide
Toujours dans le nord du Mali, le retrait anticipé des troupes de la MINUSMA dans la localité de Ber a donné lieu à de violents affrontements entre l’armée malienne et des groupes touaregs le 13 août dernier.
L’armée et la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) se disputent la base laissée vacante par la mission onusienne. Les militaires maliens se sont finalement emparé du camp au prix de violents combats.
Les rivalités se sont intensifiées ces dernières semaines entre la multitude d'acteurs armés se disputant le contrôle de cette région du nord du Mali : groupes terroristes contre l’armée malienne, groupes terroristes entre eux, groupes armés touareg contre terroristes, et groupes touareg face à l'armée malienne.
Cette escalade coïncide avec une reconfiguration sécuritaire dans le nord après le départ de la force française Barkhane en 2022 et celui, en cours, de la mission de l'ONU (Minusma), toutes deux poussées vers la sortie par le gouvernement.
Visiblement, depuis un an, la mise en œuvre de l’Accord issu du processus d’Alger est compromise et la détérioration est perceptible sur le terrain.
Avec le retrait en cours de la MINUSMA qui atténuait, régulait les tensions et garantissait le cessez-le-feu, s’est créé un vide que chaque protagoniste veut occuper.
Actuellement, tout semble concourir à la reprise des hostilités entre les parties signataires de l’Accord d’Alger, malgré l’appel à la reprise du dialogue fait fin août, par le ministre malien de la réconciliation, de la paix et de la cohésion nationale, le lieutenant-colonel Ismaël Wagué, en direction des groupes armés regroupés au sein de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA).