Macron accuse la Russie d'être une "puissance de déstabilisation de l'Afrique"
Moscou et Paris se jettent mutuellement les accusations d’ingérence dans les affaires africaines
Macron a affirmé que les activités de la milice russe Wagner ont été documentées par les Nations unies en République centrafricaine / Photo: AP (AP)

Le président français Emmanuel Macron a accusé vendredi la Russie d'être "une puissance de déstabilisation de l'Afrique", regrettant que les choix de Moscou "ne jouent pas un rôle bénéfique pour la communauté internationale", lors d'un entretien sur franceinfo/RFI/France 24 en marge du “sommet de Paris pour un nouveau pacte financier mondial”.

"C'est une puissance de déstabilisation de l'Afrique à travers des milices privées qui viennent faire de la prédation, des exactions sur les populations civiles", a estimé le chef de l'État, rappelant que "cela a été documenté par les Nations Unies en République centrafricaine à travers la milice Wagner".

La Russie et les pays occidentaux, la France en particulier, se jettent mutuellement les accusations d’ingérence dans les affaires des pays africains, de soutien aux mouvements rebelles ou militaires au pouvoir et d’exploitation des ressources du continents.

Macron a par ailleurs appelé à une "mobilisation" pour mettre en place des taxations internationales sur les transactions financières, les billets d'avion et le transport maritime afin de financer la lutte pour le climat et contre la pauvreté.

"Aidez-nous à aller chercher tous les pays qui aujourd'hui n'ont pas de TTF (taxes sur les transactions financières, ndlr) et qui aujourd'hui n'ont pas de taxation sur les billets d'avion. Aidez-nous à mobiliser à l'Organisation maritime internationale en juillet pour qu'il y ait une taxation internationale", a-t-il lancé.

Le chef de l'Etat français a également annoncé que son pays va réallouer 40% de ses droits de tirages spéciaux au sein du Fonds monétaire international (FMI).

Une cinquantaine de chefs d’Etat et de gouvernement se réunissent à Paris, jeudi 22 et vendredi 23 juin, pour tenter de répondre aux immenses besoins des pays en développement en matière de lutte contre la pauvreté et d’adaptation au réchauffement climatique.

Le Kremlin répond à Macron

Dans la journée de vendredi, le Kremlin a rejeté les propos récents du président français Emmanuel Macron.

"La Russie développe ses bonnes relations, des relations constructives basées sur le respect mutuel, sur la considération mutuelle des préoccupations et des problèmes de chacun, avec tous les pays africains", a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, lors d'un point de presse à Moscou, la capitale.

Peskov a en outre souligné que les relations de la Russie avec les nations africaines n'étaient pas dirigées "contre des pays tiers", notant que le Kremlin ne voudrait pas que ces relations soient "un sujet de préoccupation pour qui que ce soit".

Agences