L'ONU appelle à un "cessez-le-feu permanent" au Liban et à Gaza
Les Etats-Unis, l'Union européenne et l'ONU ont multiplié les efforts ces derniers jours pour imposer une trêve entre Israël et le Hezbollah, entrés en guerre ouverte après des mois d'échanges de tirs en marge de l'offensive israélienne à Gaza.
Aftermath of an Israeli strike on a house in Gaza City / Photo: Reuters (Reuters)

L'ONU a réitéré son appel à un "cessez-le-feu permanent" au Liban, en Israël et à Gaza, alors qu'une trêve pourrait être annoncée entre Israël et le Hezbollah.

"Le seul moyen de mettre fin aux souffrances des peuples de tous les côtés est un cessez-le-feu permanent et immédiat sur tous les fronts au Liban, en Israël et à Gaza", a déclaré à la presse à Genève Jeremy Laurence, porte-parole du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'Homme.

Les Etats-Unis, l'Union européenne et l'ONU ont multiplié les efforts ces derniers jours pour imposer une trêve entre Israël et le Hezbollah, entrés en guerre ouverte, fin septembre, après des mois d'échanges de tirs en marge de l'offensive israélienne à Gaza.

"Nous pensons être arrivés au point où nous sommes proches" d'un accord, a déclaré John Kirby, le porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche, tout en soulignant que rien n'était encore acquis. "Nous pensons que les discussions vont dans une direction très positive. Mais rien n'est conclu tant que tout n'est pas conclu", a-t-il prévenu.

Israël n'a "pas d'excuse" pour refuser un cessez-le-feu, a affirmé, ce mardi, le chef de la diplomatie de l'Union européenne, Josep Borrell. "Espérons qu'aujourd'hui le gouvernement de (Benjamin) Netanyahu approuvera l'accord de cessez-le-feu", a-t-il ajouté.

Parallèlement aux efforts diplomatiques, les frappes israéliennes se sont intensifiées au Liban, où au moins 31 personnes ont été tuées lundi, selon le ministère de la Santé.

Après avoir multiplié les frappes lundi sur la banlieue sud de Beyrouth, l'armée a appelé, toujours ce mardi, les habitants de deux de ces quartiers à évacuer.

La guerre israélienne qui fait rage depuis octobre 2023 dans la bande de Gaza s'est propagée depuis septembre au Liban, après un an d'échanges de tirs de part et d'autre de la frontière entre l'armée israélienne et le Hezbollah.

Selon le ministère de la Santé, près de 3.800 personnes ont été tuées au Liban depuis octobre 2023, la plupart depuis septembre dernier. Du côté israélien, 82 militaires et 47 civils ont été tués en 13 mois.

Une trêve de 60 jours

Selon le site d'information américain Axios, l'accord est basé sur un projet américain prévoyant une trêve de 60 jours durant laquelle le Hezbollah et l'armée israélienne se retireraient du sud du Liban pour laisser l'armée libanaise s'y déployer.

Il inclut la mise en place d'un comité international pour en surveiller l'application, a ajouté Axios, précisant que les Etats-Unis auraient donné des assurances sur leur soutien à une action militaire israélienne en cas d'actes hostiles du Hezbollah.

La médiation prend pour base la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l'ONU qui a mis fin à la précédente guerre entre Israël et le Hezbollah en 2006, et qui stipule que seuls l'armée libanaise et les Casques bleus peuvent être déployés à la frontière sud du Liban.

Néanmoins, le ministre de la Sécurité nationale israélien, Itamar Ben Gvir, d'extrême droite, a estimé qu'un cessez-le-feu serait "une grosse erreur".

Frappes sur Gaza

L'armée israélienne poursuit également ses frappes sur la bande de Gaza assiégée, où onze personnes ont été tuées pendant la nuit de lundi à mardi, selon la Défense civile.

En ce début d'hiver, des milliers de déplacés tentent avec des moyens dérisoires de se protéger de la pluie. "On essaie autant qu'on peut d'empêcher l'eau de pluie de s'infiltrer dans les tentes afin que les enfants ne soient pas trempés", raconte Ayman Siam, un père de famille réfugié dans le camp de Yarmouk à Gaza-ville, dans le nord.

L'hiver va être "horrible", a prévenu Louise Wateridge, une responsable des situations d'urgence à l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa).

"Les gens n'ont rien de ce dont ils ont besoin", a-t-elle expliqué. "Ils n'ont pas les choses les plus basiques depuis 13 mois : ni nourriture, ni eau, ni abri. Avec la pluie et le froid en plus de tout ça...".

L'offensive israélienne menée à Gaza a fait au moins 44.235 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé de Gaza.

Agences