Mardi, le ministre nigérien de l'Intérieur, le général Mohamed Toumba, dans un arrêté lapidaire, a retiré la licence de l'ONG humanitaire française Acted sans donner de détails. Le document signé par ses soins retire “l’autorisation d’exercice” de Action d’aide à la coopération et au développement (Acted).
Dans un arrêté distinct pris le même jour, le ministre de l'Intérieur a aussi retiré l'agrément de l’ONG nigérienne Action pour le bien-être (APBE). Elle coopérait avec Acted sur des projets humanitaires.
Contacté par TRT Français, un responsable d’une ONG étrangère opérant au Niger a confirmé que les raisons de la suspension de Acted “demeurent un mystère pour le moment”, soulignant que “le climat actuel est très suspicieux au Niger, dans les relations entre les ONG et les nouvelles autorités”.
Suspicions
Tolérée, l’ONG française présente dans 43 pays aussi bien en Europe, Asie, Amérique qu’en Afrique, entretenait des relations empreintes de suspicions avec les nouvelles autorités nigériennes.
En 2021, le gouverneur de Diffa avait sommé l’organisation humanitaire de suspendre ses activités pendant dix jours. Issa Lemine soupçonnait l’organisation humanitaire d’avoir “des connexions douteuses au profit d’une organisation terroriste” en plus d’entretenir “un fort degré d’affairisme”. Des accusations rejetées à l'époque par Acted qui, en août 2020, avait perdu six de ses membres de nationalité française, victimes d’une attaque terroriste, en compagnie de deux de leurs accompagnateurs nigériens.
Présente au Niger depuis 2010, Acted intervient dans les régions de Tillabéry, Diffa, Tahoua et Niamey, pour porter assistance aux populations déplacées et “hôtes vulnérables” victimes des conflits engendrés par le terrorisme. Depuis 2010, Acted revendique une assistance à “plus d’un million de bénéficiaires dans le cadre de ses différents projets ”comme la fourniture d’eau potable, d'énergie, l’assainissement, l'éducation et internet entre autres.