L'euro a reculé à 0,9998 dollar vers 12H45 GMT, dans le sillage de la publication des données sur l'inflation aux Etats-Unis, avant de rebondir.
Les inquiétudes sur un arrêt complet des exportations russes de gaz vers l'Europe sont de plus en plus vives: le gouvernement français a évoqué ce week-end une "probable" coupure des approvisionnements.
"Jusqu'où la descente de l'euro peut-elle aller? Cela dépend probablement de la volonté de la Russie d'aggraver la guerre économique avec l'Europe", a commenté Jane Foley, analyste chez Rabobank, qui remarque que "deviner les intentions du président Poutine n'est pas facile".
Compte tenu de la croissance économique maigre dans la zone euro, la Banque centrale européenne (BCE) peut difficilement remonter ses taux pour combattre l'inflation, qui a atteint en juin 5,8% en France et 7,6% en Allemagne, selon les données publiées mercredi matin.
Cette faible rémunération pour les détenteurs d'euros pèse sur la monnaie européenne, qui a perdu près de 12% de sa valeur depuis le début de l'année.
"La BCE ne vise pas de taux de change particulier. Cependant, nous surveillons toujours l'effet du marché des changes sur l'inflation", a affirmé mercredi un porte-parole de la BCE.
Le dollar galvanisé
Le dollar, quant à lui, est galvanisé par son statut de valeur refuge dans un contexte de ralentissement de l'activité, mais également par les hausses de taux à répétition de la Réserve fédérale (Fed).
La banque centrale américaine ne parvient pas, pour l'instant, à faire ployer l'inflation: la hausse des prix à la consommation a encore accéléré en juin aux Etats-Unis, et se trouve désormais au plus haut depuis novembre 1981.
L'inflation a ainsi atteint 9,1% en juin sur un an, contre 8,6% le mois précédent, selon l'indice des prix à la consommation (CPI) publié mercredi par le département du Travail.
Dans un premier temps, l'indicateur a fait bondir le dollar, même s'il s'est replié plus tard dans la séance. Vers 16H00 GMT, l'euro prenait 0,40% à 1,0078 dollar.
"Les investisseurs commencent à penser que l'inflation est tellement élevée qu'elle va causer tellement de dégâts à l'économie que la Fed va devoir bientôt arrêter de remonter ses taux, et même inverser la tendance au premier trimestre" de l'année prochaine, suggère Fawad Razaqzada, analyste chez StoneX.
Mais pour Stephen Innes, analyste chez SPI Management, "les rebonds de l'euro vont probablement être suivis de ventes tant que (le gazoduc) Nordstream 1 ne reprend pas" ses livraisons de gaz russe vers l'Europe.
L'euro résistait mieux face à d'autres devises, comme la livre britannique ou le yen, même s'il est tombé à un plus bas depuis 2015 face au franc suisse.
Le dollar est particulièrement important car c'est la monnaie de référence de nombreux marchés, dont celui du pétrole.
Mardi, la monnaie unique européenne avait déjà effleuré la parité face au dollar avant de remonter.