Les migrations résultent des "pillages" de l'Afrique, dénonce le président centrafricain
Le président centrafricain s’est appesanti à la tribune de l’ONU sur ce qu’il considère comme la principale cause de l’immigration.
  Le président Faustin Archange Touadera  à la tribune de l'Assemblée générale de l’ONU / Archive: Reuters (Reuters)

Le président centrafricain Faustin Archange Touadera a soutenu à la tribune de l'Assemblée générale de l’ONU que ”l'afflux des migrants africains vers l'Europe est le résultat des pillages et de l'impérialisme occidental" en Afrique.

"Le monde entier a suivi avec une profonde consternation l'arrivée massive ces derniers jours des milliers de migrants africains sur l'île de Lampedusa en Italie", a-t-il déclaré à la tribune de l'Assemblée générale de l'ONU à New York.

"Cette escalade de la crise des migrants est l'une des conséquences effroyables des pillages des ressources naturelles des pays, rendus pauvres par l'esclavage, la colonisation et l'impérialisme occidental, le terrorisme et les conflits armés internes, souvent ouverts sur fond de visées hégémoniques, des tensions géopolitiques et géostratégiques entre les grandes puissances mondiales", a-t-il accusé.

Avant le président Touadera, la Première ministre italienne Giorgia Meloni a affirmé à la même tribune que l'Afrique n'est "pas un continent pauvre", mais "riche de ressources stratégiques".

L’Italie est devenue l’une des principales destinations des migrants via l'île de Lampedusa, une porte d'entrée privilégiée par les migrants. Situé à moins de 150 kilomètres des côtes tunisiennes, Lampedusa est régulièrement prise d’assaut par des vagues de migrants désireux de rejoindre l’Europe.

Entre lundi et mercredi de la semaine dernière, environ 8.500 personnes, soit plus de l'ensemble de la population de Lampedusa, sont arrivées à bord de 199 bateaux, selon l'agence des Nations unies pour les migrations.

Ces migrants viennent principalement d'Afrique, via la Tunisie.

Le président Touadéra a salué "la solidarité et les efforts inouïs déployés par les pays d'accueil" et le Haut commissariat aux réfugiés de l'ONU pour accueillir ces migrants.

Il a également dénoncé "les passeurs et vendeurs d'illusions sans foi ni loi" et appelé l'ONU à impliquer les pays africains "dans la recherche des solutions globales aux crises migratoires et aux défis existentiels qui se posent aux jeunes du continent".

S’attaquer aux causes

Mercredi, Giorgia Meloni, évoquant l'afflux de migrants à Lampedusa, a appelé l'ONU à ne pas "détourner les yeux de cette tragédie" et à "lancer une guerre sans merci contre les trafiquants d'êtres humains".

Elle a aussi pointé du doigt la responsabilité de "mafias", tout en assurant que son pays allait également se pencher sur les racines de ce phénomène et aider les pays africains à "se développer et prospérer".

Mais l'Afrique n'est pas un continent pauvre. Au contraire, il est riche de ressources stratégiques", a-t-elle déclaré.

L’Europe a multiplié ces dernières années des accords avec les pays de transit comme la Tunisie pour réduire l’arrivée des migrants par des voies irrégulières.

En juillet dernier, l’Union Européenne et la Tunisie ont conclu un accord pour gérer le flux de migrants.

L’accord prévoit une aide de 105 millions d’euros pour lutter contre l’immigration irrégulière.

Des ONG comme Amnesty international dénoncent une approche sécuritaire privilégiant les symptômes au détriment des véritables causes.

Les humanitaires proposent de s’attaquer frontalement aux causes du mal comme le déficit de démocratie, le chômage, le réchauffement climatique, les conflits armés, la mal gouvernance parmi d’autres maux.


TRT Français et agences