La minorité serbe de la ville de Mitrovica, dans le nord du Kosovo, a érigé de nouvelles barricades mardi, quelques heures après que la Serbie a déclaré avoir placé son armée en état d'alerte maximale.
Le ministère des Affaires étrangères du Kosovo a annoncé sur sa page Facebook que le passage de Merdare, le plus important pour le transport routier de marchandises, était fermé depuis minuit.
"Si vous êtes déjà entré en Serbie, vous devez utiliser d'autres postes-frontières (...) ou passer par la Macédoine du Nord", a-t-il ajouté.
Depuis le 10 décembre, date à laquelle les Serbes du nord du Kosovo, soutenus par Belgrade, ont mis en place de nombreuses barricades à Mitrovica et dans ses alentours, deux postes-frontières ont été fermés et trois restent ouverts.
La minorité serbe du Nord réclame notamment la libération d'un ancien policier serbe accusé d'avoir agressé des policiers en service lors de précédentes manifestations.
Le ministre de l'Intérieur kosovar, Xhelal Sveçla, a par ailleurs accusé la Serbie de chercher à déstabiliser le Kosovo avec l'appui de la Russie en encourageant le mouvement de contestation.
De son côté, le Kremlin a déclaré mercredi qu'il soutenait les tentatives de la Serbie de protéger la minorité serbe dans le nord du Kosovo, mais a démenti l'accusation de Pristina selon laquelle la Russie attiserait les tensions dans les Balkans.
"La Serbie est un pays souverain et il est absolument faux de chercher une influence destructrice de la Russie ici", a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.
Environ 50.000 Serbes vivent dans la partie nord du Kosovo et refusent de reconnaître le gouvernement de Pristina ou l'État kosovar. Ils considèrent Belgrade comme leur capitale.
Les frictions des dernières semaines entre les deux communautés sont nées de la volonté des autorités de Pristina d'exiger le retrait des plaques d'immatriculation serbes datant d'avant la guerre du Kosovo de 1998-1999, qui a conduit à l'indépendance.