Des décennies de massacres sous le régime Baath et la famille Al-Assad ont entaché d’une marque indélébile l'histoire de la Syrie. Des massacres ont été perpétués à l'aide d'armes chimiques et d'attaques conventionnelles.
Anadolu a compilé les principales atrocités commises durant le régime du parti Baath, qui a duré 61 ans.
Le massacre de Hama : La brutalité de Hafez Al-Assad
Le 2 février 1982, le dirigeant syrien de l'époque, Hafez Al-Assad, père de Bashar Al-Assad, lance une campagne brutale contre le soulèvement des Frères musulmans à Hama.
Sous le commandement de Rifaat Al-Assad, le frère de Hafez, les forces spéciales ont bombardé la ville par l'air et l'artillerie pendant 27 jours, faisant des dizaines de milliers de morts.
Selon le Réseau syrien pour les droits de l'Homme (RSDH), l'assaut a coûté la vie à au moins 30 000 civils, dont 17 000 sont toujours portés disparus. Les familles pensent que de nombreux disparus ont été tués après avoir été détenus, probablement dans des prisons comme celle de Palmyre.
Les attaques ont rasé un tiers du centre-ville de Hama et détruit 88 mosquées, trois églises et de nombreux sites historiques.
Attaques chimiques: 1 630 morts
Selon le RSDH et les données compilées par Anadolu, si les armes chimiques ont coûté la vie à environ 1 630 civils, des centaines de milliers de personnes ont été tuées par des bombes barils, des bombes à vide, des bombes à fragmentation, des bombes de type "bunker-buster" et des mortiers.
Le 22 avril 2016, Staffan de Mistura, alors envoyé spécial des Nations unies pour la Syrie, a estimé que le nombre de morts s'élevait à environ 400 000, bien que ce chiffre ne soit pas basé sur des documents officiels.
Dès le début de la guerre civile, de nombreux massacres de civils par les forces d'Al-Assad ont été documentés.
Après le début du soulèvement qui a commencé en mars 2011 et la guerre civile qui a suivi, les forces d'Al-Assad ont tué 70 civils en ouvrant le feu sur des manifestants à Hama le 3 juin 2011.
Le 4 août 2011, dans l'un des massacres les plus meurtriers, les forces du régime, appuyées par des chars, sont entrées dans le centre-ville et ont tué au moins 130 manifestants pacifiques. Le 4 février 2012, les forces du régime ont tué 337 civils, dont des femmes et des enfants, à Homs.
2012 : Une année d'horreur
En février 2012, le district de Baba Amr à Homs a subi un siège d'un mois, avec des attaques de chars lourds qui ont tué environ 4 000 personnes.
En mars 2012, les milices pro-régime, connues sous le nom de Shabiha, ont pris d'assaut le quartier de Karm al-Zeitoun à Homs, tuant 140 civils dans leurs maisons.
Le 25 mai, le régime a massacré 108 civils, dont 49 enfants, à Houla, marquant un autre chapitre sinistre.
L'envoyé spécial des Nations unies de l'époque, Kofi Annan, qui se trouvait à Damas lors du massacre de Hola, s'est dit "choqué et horrifié par cet incident tragique", le décrivant comme "un moment épouvantable aux conséquences profondes".
Le Conseil des droits de l'Homme des Nations unies a condamné le massacre de Hola le 1er juin 2012.
Le 12 juillet 2012, plus de 200 civils ont été tués à Hama lors d'attaques menées par les forces du régime.
Entre le 20 et le 25 août 2012, plus de 500 civils ont été tués lorsque les forces du régime ont assiégé la banlieue de Damas, Deraa, et l'ont prise pour cible avec des armes lourdes.
Le 23 décembre 2012, des frappes aériennes menées par les forces du régime à Homs ont visé un hôpital de campagne et une boulangerie, causant la mort de plus de 100 civils.
2013 : L'année la plus sanglante
En 2013, les forces d'Al-Assad ont perpétré les massacres les plus meurtriers de la guerre civile syrienne, la plupart des attaques se concentrant à Alep.
Le 11 janvier, une frappe aérienne du régime sur Al-Hasakah, dans le nord-est de la Syrie, a tué plus de 50 civils, dont des femmes et des enfants.
Le 15 janvier, un avion de combat du régime a bombardé la faculté d'architecture de l'université d'Alep, tuant 87 étudiants. Le même jour, 102 civils ont été tués dans la ville.
Des habitants d'Alep ont découvert les corps de 230 personnes détenues par les forces du régime dans le quartier de Bustan al-Qasr. Les corps ont été trouvés près de la rivière Queiq le 29 janvier.
Le 9 février, l'armée syrienne a exécuté 40 personnes dans un village d'Alep. Dix jours plus tard, le 19 février, une attaque de missiles sur la zone de Jabal Badro à Alep a tué 47 civils.
Le 27 février, les forces du régime ont exécuté 72 civils dans le village d'al-Malikiyah à Alep. En avril, la milice Shabiha a massacré des centaines de civils pendant quatre jours dans la région de Jdeidet al-Fadl.
Toujours en avril, les forces du régime et des unités de l'armée ont lancé un raid sur la ville d'al-Sanamayn, dans le gouvernorat de Daraa, tuant plus de 100 civils, pour la plupart des femmes, des enfants et des personnes âgées.
Le 16 avril 2013, des images d'un massacre de masse ont montré au moins 41 civils exécutés par le régime Al-Assad dans le quartier de Tadamon à Damas. La vidéo a été diffusée le 27 avril 2022, provoquant une indignation générale.
Le 4 mai, au moins 126 civils ont été massacrés dans le quartier de Baniyas à Tartus.
Le 2 juin, des soldats du régime soutenus par le Hezbollah ont tué 191 civils, dont des enfants, à l'arme blanche et à l'arme à feu dans le village de Resmun Nefil, dans le district de Safirah, au sud-est d'Alep. Les corps des victimes ont ensuite été brûlés.
Le 26 juillet, une attaque de missiles du régime sur Bab al-Nairab à Alep a tué 35 civils.
Massacre chimique dans la Ghouta orientale
Le 21 août 2013, le régime syrien a lancé une attaque à l'arme chimique dans la Ghouta orientale de Damas, tuant plus de 1 400 civils.
L'attaque, qui a principalement touché des femmes et des enfants, a exposé des milliers de personnes à des gaz toxiques. Par la suite, la Ghouta orientale est devenue la région où le régime a imposé le siège le plus strict, utilisant la quasi-totalité de son armement en 2018.
À la suite d'un accord forcé avec le gouvernement syrien et la Russie, les forces d'opposition ont été contraintes d'évacuer la Ghouta orientale en avril 2018.
Les civils qui sont sortis de ce siège de cinq ans luttent maintenant pour survivre dans les régions du nord du pays.
Selon le rapport du RSDH, depuis le début de la guerre civile syrienne, le régime de Damas a mené 217 attaques à l'arme chimique contre des zones contrôlées par l'opposition.
Massacres en 2014 et 2015
En 2014 et 2015, les forces d'Al-Assad ont commis de nombreux massacres, notamment à Alep, Idlib et Damas.
Le 1er mai 2014, un hélicoptère du régime a largué une bombe baril sur un marché d'Alep, tuant 40 civils.
Le 29 octobre 2014, les forces du régime ont lancé une autre attaque aérienne avec des bombes à barils sur le camp d'Abdeen à Idlib, tuant 60 civils.
Le 20 janvier 2015, un hélicoptère du régime a attaqué un marché d'animaux à Hasakah avec une bombe à barils, tuant 160 civils.
Le 18 février 2015, les forces d'Al-Assad ont tué 30 civils, dont des femmes et des enfants, dans la ville de Ratyan, au nord d'Alep, certains par égorgement et d'autres par peloton d'exécution.
Le 21 février 2015, 48 civils ont été exécutés par balles dans un village d'Alep.
Le 12 mai 2015, un hélicoptère du régime a largué une bombe baril sur des stations de bus à Alep, tuant 47 civils.
Le 16 août 2015, un avion de guerre du régime a lancé une bombe à vide sur un marché de Douma à Damas, tuant 67 civils. Quatre jours plus tard, une autre attaque sur un marché a tué 50 autres civils.
Le 16 septembre 2015, un hélicoptère du régime a lancé une attaque à la bombe baril sur le quartier de Mashhad à Alep, une zone contrôlée par l'opposition, tuant 45 civils.
Le 8 juin 2015, une frappe aérienne du régime sur la ville d'Al-Janudiyah à Idlib, contrôlée par l'opposition, a tué au moins 50 civils.
Attaque chimique à Khan Shaykhun
Le 4 avril 2017, les forces du régime ont mené une attaque à l'arme chimique contre la ville de Khan Shaykhun à Idlib, montrant ainsi qu'elles n'avaient pas renoncé à l'utilisation d'armes interdites.
L'attaque a tué plus de 100 civils et en a blessé plus de 500.
Massacre de Douma
Le 7 avril 2018, le régime Assad a lancé une attaque chimique à Douma, dans la région de la Ghouta orientale, tuant 78 civils.
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