Depuis lundi 2 octobre, une colonne de plusieurs véhicules militaires de l’armée malienne appuyée par l’aviation est partie de Gao et fait mouvement vers Kidal, fief de la rébellion de 2012. Visiblement, l'objectif de ce déploiement est la reconquête de la capitale de l’Adrar des Ifoghas des mains des éléments du Cadre Stratégique Permanent pour la Paix, la Sécurité et le Développement (CSP-PSD) qui a repris les hostilités contre les forces armées maliennes.
Cela laisse augurer une confrontation décisive après dix ans de conflit.
La Minusma doit quitter le pays à la demande des autorités. Son départ et la rétrocession de ses camps, à commencer par celui de Ber mi-août, passent pour un facteur primordial de la reprise des hostilités par les séparatistes.
Dans le bras de fer entre une multitude d'acteurs armés pour le contrôle du territoire, les séparatistes estiment que les emprises onusiennes doivent revenir sous leur contrôle.
De leur côté, des combattants de la rébellion ont aussi commencé à se déployer.
La région désertique de Kidal est le foyer historique des rébellions indépendantistes à dominante touareg, une population nomade dont les soulèvements secouent le Mali depuis l'indépendance.
Les camps du nord sont autant de points stratégiques sur la route de l'Algérie. Mais l'enjeu est aussi symbolique pour Bamako, relève l’AFP.
D’après la même source, l'armée malienne a subi plusieurs déroutes humiliantes face aux indépendantistes entre 2012 et 2014, et l'insoumission de Kidal reste en travers de la gorge des militaires qui ont pris le pouvoir par la force en 2020 et qui font du rétablissement de la souveraineté nationale un de leurs objectifs.
Dans un discours à la Nation le 21 septembre dernier, le président Assimi Goita avait promis la reconquête totale du territoire malien.