L'Arabie saoudite plus ferme envers Israël pour empêcher un conflit régional
Un an après s’être montrée ouverte à un rapprochement avec Israël, l’Arabie saoudite a durci le ton à son égard pour essayer de pousser en faveur d'un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et empêcher un embrasement de la région, selon des analystes.
Mohammed ben Salmane, a affirmé que son pays n'établirait pas de relations diplomatiques avec Israël avant la "création d'un Etat palestinien"/ Photo: AFP (AFP)

Le prince héritier, Mohammed ben Salmane, a affirmé mercredi que son pays n'établirait pas de relations diplomatiques avec Israël avant la "création d'un Etat palestinien", en fustigeant "les crimes" des forces israéliennes dans le territoire palestinien, assiégé et bombardé depuis plus de onze mois.

Il y a un an, l'Arabie saoudite était en discussion avec les Etats-Unis sur un accord dont la normalisation avec Israël était l'un des volets, mais elle a suspendu les pourparlers après le début de la guerre.

"La violence de la guerre et les atrocités commises contre les Palestiniens ont tué la possibilité qu'une normalisation puisse être acceptée par l'opinion publique en Arabie saoudite", affirme Rabha Saif Allam, du Centre d'études stratégiques du Caire.

Les déclarations du prince Mohammed ben Salmane interviennent après les explosions meurtrières d'appareils de télécommunication au Liban dans une attaque attribuée à Israël, faisant peser le risque d'une nouvelle guerre à sa frontière nord.

"Israël a franchi toutes les lignes rouges et essaye de déclencher une guerre sur plusieurs fronts, qui déstabiliserait davantage le Moyen-Orient", dit l'analyste Anna Jacobs de l'International Crisis Group.

La guerre à Gaza a fait au moins 41.272 morts palestiniens, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas à Gaza, jugées fiables par l'ONU.

En septembre 2023, Mohammed ben Salmane avait dit se "rapprocher tous les jours" d'un accord censé renforcer aussi le partenariat de sécurité entre Washington et Ryad, tout en soulignant "l'importance de la cause palestinienne" pour le royaume.

Mais il s'est heurté "à l'intransigeance d'Israël qui refuse catégoriquement l'existence d'un État palestinien", affirme Rabha Saif Allam.

Selon le conseiller du gouvernement saoudien Ali Shihabi, la position saoudienne a toujours été claire, même si "certains ont insinué qu'elle était flexible".

Les dernières déclarations du prince Mohammed visaient ainsi "à lever toute ambiguïté".

Agences