Au cours d'une interview avec l’agence de presse Anadolu (AA) à Sofia, capitale de la Bulgarie, le ministre turc de l'Énergie et des Ressources naturelles, Fatih Donmez, et le ministre bulgare de l'Énergie, Rossen Hristov, ont évoqué la coopération entre les deux pays en matière de gaz naturel et d'énergie, notamment l'accord signé mardi pour le transport de 1,5 milliard de mètres cubes de gaz naturel par an.
Le ministre turc a expliqué que la quantité totale d'échanges et de transferts de gaz pourrait atteindre les 20 milliards de mètres cubes. "Nous contribuerons à la sécurité de l'approvisionnement énergétique de la Bulgarie. L'accord ouvre également la porte à un commerce du gaz plus large avec le reste de l'Europe", a-t-il expliqué.
"Nous pouvons pomper du gaz vers l'Europe via un flux inverse par le gazoduc inactif", a ajouté le ministre turc faisant référence au pipeline inutilisé qui relie l'Ukraine, la Roumanie et la Bulgarie à la Turquie, et qui a été mis hors service ces deux dernières années après la mise en service de Turk Stream.
Fatih Donmez a expliqué que dans le cadre de ses efforts pour devenir un hub gazier, la Turquie a amélioré son infrastructure gazière au cours des dernières années et continue de renforcer sa position en tant que centre de commerce du gaz.
"De tels accords avec les pays voisins sont importants pour atteindre cet objectif. Nous avons largement réalisé notre infrastructure physique. Aujourd'hui, avec cet accord, je peux dire que nous avons effectivement commencé à en récolter les premiers fruits. Il sera possible de transférer du gaz non seulement vers la Bulgarie, mais aussi vers d'autres pays voisins via la Bulgarie", a-t-il renchéri.
Le ministre bulgare de l'Énergie, Rossen Hristov, a quant à lui déclaré qu'avec le nouvel accord, les deux pays pourront développer le commerce dans la zone régionale. "La guerre entre l'Ukraine et la Russie a provoqué une interruption des flux de gaz vers l'Europe, et la seule solution au problème passe par les efforts unifiés de différents pays", a-t-il affirmé.
"La Bulgarie et la Turquie ont fait un pas important dans la bonne direction pour aider l'Europe à faire face à sa crise énergétique. Cet accord revêt une grande importance non seulement pour nos pays, mais aussi pour l'ensemble de l'Europe." a ajouté Hristov.
Rossen Hristov a conclu que l’accord donnera aux deux pays l'infrastructure nécessaire pour répondre aux demandes de gaz naturel d'autres pays voisins, tels que la Roumanie, la Moldavie, l'Ukraine, la Serbie et la Macédoine du Nord.