"Nous pensons que nous sommes prêts pour la ratification, mais nous respectons le fait que seule la Turquie peut prendre les décisions de la Turquie", a déclaré le Premier ministre suédois M. Ulf Kristersson lors d'une conférence de presse conjointe avec le chancelier allemand Olaf Scholz.
Interrogé sur des articles de presse selon lesquels la Turquie ratifierait l'adhésion de la Finlande à l'OTAN le mois prochain, mais attendrait que la Suède prenne des mesures concrètes à l’encontre les groupes terroristes avant d'approuver la candidature de Stockholm, M. Kristersson a déclaré que les deux pays étaient disposés à des ratifications en différentes étapes.
"Nous préférerions ratifier ensemble, pour faire tout le voyage de concert. Mais j'ai toujours insisté sur le fait que chacun des 30 pays de l'OTAN prenait ses propres décisions en matière de ratification, et nous respectons pleinement cela", a-t-il noté.
Le premier ministre suédois a rappelé qu'ils avaient discuté des attentes de la Turquie vis-à-vis de la Suède et de la Finlande lors de discussions trilatérales et qu'ils avaient fait de grands pas dans ce processus.
"Nous espérons un processus de ratification rapide après les élections en Turquie. Et nous nous sentons très à l'aise avec tout le soutien que nous avons reçu des autres alliés de l'OTAN, y compris les garanties de sécurité", a-t-il ajouté.
Abandonnant des décennies de non-alignement militaire, la Suède et la Finlande ont officiellement demandé à adhérer à l'OTAN en mai dernier.
Mais la Turquie, membre de longue date de l'OTAN, a demandé aux deux États nordiques de prendre des mesures concrètes contre les groupes terroristes tels que le PKK et la FETO, qui mènent des activités de propagande, de financement et de recrutement dans ces pays.
En juin, la Finlande et la Suède ont signé un mémorandum avec la Turquie pour répondre aux préoccupations d'Ankara en matière de sécurité. Depuis, des diplomates de haut rang et des fonctionnaires des trois pays se sont réunis à plusieurs reprises pour discuter de la mise en œuvre de l'accord trilatéral.
Les autorités turques ont salué les mesures prises par la Finlande pour répondre aux préoccupations d'Ankara, mais estiment que la Suède n'a pas encore pris de mesures satisfaisantes malgré ses engagements antérieurs.
Le parlement suédois devrait discuter d'une nouvelle législation antiterroriste en mai. Cette nouvelle législation doit avoir en ligne de mire le financement, l'aide et la propagation des groupes terroristes, une exigence clé d'Ankara.