Suite à l’annonce conjointe du Burkina Faso, du Niger et du Mali de sortir de la Cedeao, le président Burkinabe a affirmé qu’il ne reviendra pas sur sa décision, alors que l’organisation régionale se dit disposée au dialogue pour “trouver une solution négociée à l'impasse politique" dans les trois pays du Sahel.
Ibrahim Traoré, le président de transition du Burkina Faso a expliqué que la sortie de son pays de la Cedeao a “été mûrement réfléchie”.
“Notre départ de la Cedeao est bien réfléchi. Il ne s’agit pas d’un coup de tête. Sinon on l’aurait fait depuis longtemps”, a-t-il expliqué lors d’une interview au journaliste Alain Foka.
Dimanche dernier, le Burkina-Faso, le Mali et le Niger, tous membres de l’Alliance des États du Sahel (AES) créée en novembre dernier, ont décidé conjointement de sortir de la Cedeao. Les trois pays, qui font face à des problématiques similaires d'insécurité, de terrorisme et de pauvreté, ont des relations tendues avec la Cedeao depuis que des militaires ont pris le pouvoir par la force, en 2020 au Mali, en 2022 au Burkina Faso et en 2023 au Niger. La Cedeao a adopté de lourdes sanctions contre le Mali et le Niger et a même menacé de recourir à la force contre Niamey. Elle a également suspendu les trois pays de ses organes.
“Notre itinéraire est un chemin de non-retour. Toutes les chaînes que nous sommes en train de briser, c’est pour toujours”, a précisé le chef de l’État Burkinabe.
Interrogé sur une éventuelle sortie de la zone Franc, il n’a pas exclu ce scénario.
“ Probablement (...) les choses vont vous surprendre encore”, a lancé Ibrahim Traoré.
“Il n’y a pas que la monnaie. Nous allons briser tout ce qui nous maintient dans l’esclavage”, a assuré le président Burkinabé qui n’a cessé de vanter les mérites de l’Alliance des États du Sahel et clamé son attachement au panafricanisme.