“La Russie ne voit aucune raison de prolonger l'accord sur l'initiative céréalière en mer Noire de l'année dernière, qui doit expirer dans moins de deux semaines”, a déclaré le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué mardi.
Selon cette source, , Moscou "fournit les efforts nécessaires en stricte conformité avec les règles de procédure pour que tous les navires participant à cette initiative puissent achever avec succès leur mission et quitter la mer Noire" avant le 17 juillet, date d'expiration de l'accord.
Pour le MAE russe, l'objectif de l'accord a été détourné, car au lieu d'être exportées vers l'Afrique, les denrées alimentaires étaient en grande partie transportées vers des "pays bien nourris".
Il n'y a eu aucun progrès sur la partie russe de l'accord, indique encore le communiqué qui évoque aussi l'explosion du mois dernier qui a paralysé l'oléoduc Togliatti-Odesa, construit pour acheminer les exportations d'engrais russes.
Le ministère a affirmé que l'explosion du pipeline d'ammoniac "a été conçue sur le modèle de l'explosion du gazoduc Nord Stream" en septembre dernier, laissant entendre que les mêmes forces sont derrière ces deux actes de sabotage.
La Turquie, l'ONU, la Russie et l'Ukraine ont signé un accord à Istanbul en juillet dernier pour reprendre les exportations de céréales à partir de trois ports ukrainiens de la mer Noire, interrompues après le début de la guerre en Ukraine en février de l'année dernière.
En septembre dernier, des explosions sous-marines ont visé les gazoducs Nord Stream 1 et Nord Stream 2, récemment construits, qui acheminaient le gaz naturel russe vers l'Allemagne et la région européenne via la mer Baltique.
Moscou accuse l'Occident, en particulier les États-Unis, d'être directement impliqué dans ces explosions. Elle a demandé l'ouverture d'une enquête internationale sous l'égide de l'ONU sur ce probable sabotage, mais cette demande a été rejetée.
De leur côté, les médias américains ont laissé entendre que Washington était au courant d'un complot ukrainien visant à faire exploser les gazoducs, mais Kiev a nié toute implication.
Le gazoduc Togliatti-Odesa servait à transporter de l'ammoniac (un engrais largement utilisé) de la ville russe de Togliatti (Tolyatti) au port ukrainien d'Odessa, où il était chargé sur des navires en vue de livraisons ultérieures dans le monde entier. La Russie et l'Ukraine se sont mutuellement accusées d’être derrière cette explosion qui a eu lieu le 7 juin.
Moscou affirme que les forces armées de Kiev ont miné et fait exploser l'infrastructure après que les représentants de l'ONU ont accru la pression sur l'Ukraine pour exiger la reprise des livraisons d'engrais russes.
De son côté, Oleh Synyehubov, gouverneur de la région de Kharkiv, dans le nord-est de l'Ukraine, a déclaré que le bombardement de la région par la Russie était à l'origine de la fuite.