La Cedeao élabore un plan pour une intervention militaire au Niger
La Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao) a élaboré un plan pour une possible intervention militaire en vue de rétablir le régime démocratique au Niger, a déclaré un responsable vendredi.
La Cedeao élabore un plan pour une intervention militaire au Niger / Photo: AFP (AFP)

La Cedeao lors d'une réunion d'urgence dimanche dernier au Nigeria à la suite du coup d'État a ordonné aux dirigeants militaires de rétablir le président Bazoum dans un délai d'une semaine, faute de quoi elle "prendrait toutes les mesures", y compris "l'utilisation de la force", pour rétablir l'ordre constitutionnel au Niger.

S'exprimant à la clôture d'une réunion de trois jours des chefs de la défense dans la capitale nigériane Abuja, Abdel-Fatau Musah, commissaire de la Cedeao aux affaires politiques, à la paix et à la sécurité, a déclaré que toutes les modalités avaient été élaborées, bien qu'une option diplomatique reste sur la table.

"Tous les éléments nécessaires à toute intervention ont été élaborés, y compris le calendrier, les ressources nécessaires, comment et quand déployer une telle force", a déclaré Musah.

En 2017, la Cedeao a utilisé la force militaire pour rétablir l'ordre constitutionnel en Gambie lorsque Yahya Jammeh a refusé de céder le pouvoir après avoir perdu une élection.

"Tout ce qui a été réalisé ici sera bientôt présenté aux chefs d'État qui auront le dernier mot quant à ce que nous allons faire concernant la situation en République du Niger" a-t-il ajouté.

Musah a lancé un nouvel appel aux dirigeants du coup d'État au Niger pour qu'ils donnent une chance à la paix en rétablissant immédiatement l'ordre constitutionnel dans leur pays.

Le Nigeria, le Sénégal, la Côte d'Ivoire et le Bénin ont tous exprimé leur détermination à envoyer des troupes au Niger si la Cedeao entérine la décision.

Ibrahim Kana, Secrétaire permanent du ministère de la Défense du Nigeria, a affirmé que le Nigeria restait engagé dans le rétablissement de la démocratie au Niger, mais que l'approche diplomatique était considérée comme la meilleure option.

Mercredi, le chef du coup d'État, le général Abdourahamane Tchiani, s'est montré défiant, affirmant que la junte ne "céderait pas aux menaces" pour rétablir le président déposé Bazoum et "refusait toute ingérence dans les affaires intérieures du Niger".

Bazoum a été détenu par les membres de la Garde présidentielle le 26 juillet, et le soir même, l'armée a annoncé avoir pris le pouvoir.

Deux jours plus tard, le général Tchiani, le commandant de la garde présidentielle du Niger, s'est autoproclamé chef d'un gouvernement de transition.

AA