Alors que la diplomatie s'active pour éviter une "catastrophe humanitaire" et un embrasement régional -- la guerre ayant déjà fait au moins 1.400 morts côté israélien et 2.750 côté palestinien --, le Conseil de sécurité se retrouvera mardi soir pour se prononcer sur un second texte soumis cette fois par le Brésil.
La projet russe de résolution a été approuvé par cinq Etats membres du Conseil -- dont la Russie et la Chine --, rejeté par quatre autres (Etats-Unis, Royaume-Uni, France et Japon) et six se sont abstenus, parmi lesquels le Brésil.
Pour être adoptée, une résolution nécessite l'approbation d'au moins neuf des 15 membres du Conseil, sans veto d'un des cinq membres permanents (Etats-Unis, Royaume-Uni, France, Russie, Chine).
L'ambassadeur russe à l'ONU Vassili Nebenzia a déploré que les pays occidentaux aient "bloqué un message commun et unique du Conseil de sécurité pour répondre à des intérêts purement égoïstes et politiques".
Moscou est "extrêmement inquiet de la catastrophe humanitaire sans précédent à Gaza et du risque très élevé d'un élargissement du conflit" à toute la région, a prévenu le diplomate russe.
Son homologue britannique Barbara Woodward lui a répondu que Londres "ne pouvait pas soutenir une résolution qui évite de condamner les attaques du Hamas".
"Les vies palestiniennes" comptent
Invité à s'exprimer, l'ambassadeur de la Palestine à l'ONU Riyad Mansour a "imploré" le Conseil de "ne pas envoyer de signal selon lequel les vies palestiniennes ne comptent pas".
"N'osez pas dire qu'Israël n'est pas responsable des bombes qu'il lâche sur les têtes (des Palestiniens), ne justifiez pas les tueries (...) Ce qui se passe à Gaza n'est pas une opération militaire. C'est une agression à grande échelle contre notre peuple, des massacres contre des civils innocents", a tonné le diplomate palestinien.
L'ambassadeur israélien Gilad Erdan, également convié, a rappelé que l'ONU était "une institution fondée (en 1945) sur les cendres de l'Holocauste, le génocide du peuple juif" et que l'attaque meurtrière du 7 octobre par le Hamas, qu'il a comparé aux "nazis", était une "autre tentative de génocide des juifs".
La réunion a duré trois heures sans être interrompue par l'annonce à Tel Aviv, par le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken, de la visite mercredi du président Biden en solidarité avec son allié israélien.
Les 15 Etats membres du Conseil étaient censés également se prononcer sur une seconde résolution présentée par le Brésil, président de l'instance en octobre.
D'après des diplomates, le Conseil de sécurité se réunira de nouveau mardi à 22H00 GMT.
Le texte russe appelait à un "cessez-le-feu humanitaire immédiat, durable et pleinement respecté" et à un accès humanitaire "sans entrave" à la bande de Gaza en état de siège.
Mais sans désigner le Hamas, ce qui était inacceptable pour les Etats-Unis, le Royaume-Uni et la France.
Le projet de résolution du Brésil condamne lui spécifiquement "les odieuses attaques du Hamas".