De nombreuses protestations sont prévues mardi en Israël pour dénoncer le projet de réforme judiciaire du gouvernement de Benjamin Netanyahu, avant un vote clé au Parlement sur une des dispositions contestée du projet.
"Nous vivons des jours tragiques (...) Face à un gouvernement (...) qui se précipite pour détruire la démocratie, nous seuls, les citoyens, pouvons arrêter le train de la dictature", ont déclaré les organisateurs dans un communiqué appelant à cette nouvelle journée de mobilisation.
Depuis l'annonce en janvier du projet controversé, des dizaines de milliers de personnes manifestent chaque semaine dans le pays, dans ce qui est considéré comme l'un des plus grands mouvements de contestation de l'histoire d'Israël.
Dès 06H30 (03H30 GMT), une foule de manifestants a afflué vers la place Habima dans le centre de Tel-Aviv, agitant des drapeaux israéliens et criant des slogans hostiles à la réforme, a constaté un correspondant de l'AFP.
D'autres rassemblements sont prévus tout au long de la journée, notamment dans plusieurs gares du pays.
Cette journée fait suite au vote la semaine dernière en première lecture par le Parlement d'une mesure de la réforme visant à annuler la possibilité pour le pouvoir judiciaire de se prononcer sur le "caractère raisonnable" des décisions du gouvernement.
Et elle intervient alors que la commission parlementaire des lois poursuit mardi ses débats afin de la présenter dans les prochains jours au vote définitif du Parlement.
La clause dite de "raisonnabilité" avait contraint en janvier le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à démettre de ses fonctions le numéro deux du gouvernement Arié Dery, condamné pour fraude fiscale, suite à l'intervention de la Cour suprême.
La réforme que défend le gouvernement, formé fin décembre avec le soutien de partis d'extrême droite et de formations ultra-orthodoxes juives, vise à accroître le pouvoir des élus sur celui des magistrats.
Le gouvernement estime qu'elle est nécessaire pour assurer un meilleur équilibre des pouvoirs, mais ses détracteurs y voient une menace pour la démocratie et ses garde-fous institutionnels.
"Par le biais d'actes de désobéissance civile non violents, nous continuerons à protester dans les rues jusqu'à l'annulation complète de la réforme", a déclaré à l'AFP Josh Drill, un des porte-parole du mouvement de protestation.