Le président américain élu a choisi de s’entourer de représentants de l’extrême droite européenne pour son investiture qui aura lieu ce soir à 17h00 GMT.
Ils sont presque tous là les représentants des partis populistes d’extrême droite, anti-système, anti-immigration. Ces invitations contreviennent à la tradition américaine qui veut que seuls les ambassadeurs des différents pays assistent à cette prise de fonction.
Le Britannique Nigel Farage, l’homme à l’origine du Brexit, le Belge Tom Van Grieken, le leader du Vlaams Belang -parti nationaliste flamand, l'ancien Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki du PIS -parti d’extrême-droite polonais,, l'Espagnol Santiago Abascal, le chef du parti d’extrême droite VOX et le Portugais André Ventura, le chef du parti anti-système Chega qui veut dire “ça suffit !”en portugais, ainsi que l'Allemand Tino Chrupalla, le co-dirigeant de l’Afd -formation allemande d'extrême droite, seront tous présents à la cérémonie. Et enfin, la Première ministre italienne, Giorgia Meloni, qui a également reçu une invitation, a confirmé qu’elle ferait le voyage.
Côté français, le trio de l’extrême-droite dure sera à Washington. Le président de Reconquête, Éric Zemmour, et l'eurodéputée de ce parti Sarah Knafo ( compagne de Zemmour), font partie des invités.
Eric Zemmour multiplie les messages sur son compte X depuis son arrivée aux Etats-Unis d’où il prédit: “le vent de liberté qui souffle sur les Etats-Unis soufflera bientôt sur la France.”
La députée européenne, présidente d’Identités-Libertés et vice-présidente du groupe ECR au parlement européen, Marion Maréchal Le Pen sera également présente. La nouvelle présidente du groupe européen ECR qui regroupe plusieurs groupes d’extrême-droite s’est félicitée de la réélection de Donald Trump.
À la veille de cette investiture, elle souligne que l’élection de Donald Trump porte la victoire d’une contre-révolution anti woke.
Le Rassemblement national (RN), lui, envoie plus discrètement trois élus, dont le maire de Perpignan, Louis Aliot. Ni Marine Le Pen, ni Jordan Bardella ne feront le voyage. Depuis l’attaque sur le capitole en janvier 2021, le RN a pris quelques distances avec Donald Trump.
Aucun représentant étranger aux investitures américaines, c’est la tradition
S’ajouteront à cette liste de l’extrême droite européenne, quelques dirigeants ou ex-dirigeants ultra-conservateurs comme l’Argentin Javier Milei, ou l’ancien président brésilien Jair Bolsonaro.
En invitant des chefs d'État, Donald Trump rompt ici avec la tradition américaine. Ainsi, selon Euroverify, aucun chef d'État ou de gouvernement européen n’a jamais assisté à la cérémonie d'investiture depuis le début des archives en 1874. L’investiture du président est considérée comme un événement purement américain et seuls les ambassadeurs y sont normalement conviés.
Cette fois, Donald Trump rassemble autour de lui des personnes qui associent libéralisme économique et conservatisme avec des idées anti-immigration, anti-islam. Dans le journal L’express, Françoise Coste, spécialiste du Parti républicain souligne que Donald Trump représente le chef de file de cette mouvance illibérale dans le monde."Il y a une forme d’allégeance que viennent lui prêter ces dirigeants étrangers”, explique-t-elle.
C’est aussi une claire indication de qui pourrait profiter de la présence de Donald Trump à la Maison Blanche. Le nouveau président américain, comme son allié et partenaire Elon Musk, souhaitent promouvoir des idées conservatrices et populistes en Europe notamment.