Indignation internationale suite aux attaques israéliennes contre des journalistes en Palestine
Les assassinats et agressions contre des professionnels de médias, dont l’agence Anadolu et Al Jazeera, par les forces israéliennes ont suscité une condamnation généralisée de la part de diverses organisations et de plusieurs gouvernements.
Indignation internationale suite aux attaques israéliennes contre des journalistes en Palestine / Photo: AFP (AFP)

Le caméraman d'Al Jazeera, Samer Abu Daqqa, blessé lors des attaques israéliennes à Khan Younis dans le sud de la bande de Gaza, a perdu la vie vendredi, tandis que le photojournaliste d'Anadolu, Mustafa Alkharouf, a été blessé par les forces israéliennes lors d'une attaque violente à Jérusalem-Est.

Le caméraman de la chaîne de télévision Al Jazeera, Abu Daqqa, a été blessé aux côtés du reporter de Gaza, Wael ed-Dahduh, touchés par des éclats d'obus, lors de l'attaque des forces israéliennes près de l'école Ferkhane, où étaient réfugiées des personnes déplacées à Khan Younis.

Dahduh, blessé à la main, au bras, à l'épaule et à l'abdomen, a été conduit à l'hôpital Al-Nasr à Khan Younis, tandis que l'école où Abu Daqqa a cherché refuge et la zone environnante ont été assiégées par les forces israéliennes.

Les équipes de premiers secours n'ont pas été autorisées à entrer dans la zone assiégée pendant des heures pour intervenir et traiter le journaliste qui saignait. Il n'a pas pu être conduit à l'hôpital.

De plus, trois membres de la défense civile qui ont tenté d'intervenir pour aider Abu Daqqa et d'autres personnes blessées et piégées dans l'école ont également perdu la vie à la suite de l'attaque israélienne, selon des informations de sources locales.

L'attaque contre Alkharouf a eu lieu alors qu'un groupe de Palestiniens se rassemblait dans le quartier de Wadi al-Joz près de la mosquée Al-Aqsa pour la prière du vendredi. Pour rappel, les restrictions imposées par l'armée israélienne pour la prière du vendredi entrent dans leur 10e semaine.

La police israélienne, qui avait érigé des barricades dans la région, a d'abord sorti ses armes contre Alkharouf, qui couvrait l'actualité, puis l'a jeté au sol, avant de le frapper violemment.

Le reporter a subi de graves coups entraînant des blessures au visage et au corps et a été transporté en ambulance à l'hôpital Makassed à Jérusalem-Est occupée.

L'incident survient après plus de deux mois d'attaques israéliennes sur la bande de Gaza, tuant au moins 18 800 Palestiniens et des dizaines de journalistes.

Réactions internationales

Alessandra Vellucci, directrice du Service d'information des Nations unies, a exhorté toutes les parties à respecter le droit international des droits de l'Homme et à assurer la protection des journalistes.

Elle a déclaré que le matériel médiatique, les bureaux et les studios ne devraient pas être pris pour cible dans des attaques.

Par ailleurs, Anthony Bellanger, chef de la Fédération internationale des journalistes (FIJ), a condamné l'attaque "violente et agressive" contre le photojournaliste d'Anadolu, la qualifiant de cauchemar.

Il a souligné que les civils et les journalistes deviennent victimes de l'armée israélienne, avec au moins 64 journalistes et travailleurs des médias tués à Gaza depuis le 7 octobre.

La FIJ prévoit de documenter les cas, y compris l'attaque contre le photojournaliste d'Anadolu, devant la Cour pénale internationale.

Comité pour la protection des journalistes

Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) basé aux États-Unis a appelé les autorités israéliennes à cesser immédiatement d'attaquer les journalistes, se disant un profondément ébranlé face à l'agression violente contre Alkharouf.

"Le Comité pour la protection des journalistes est profondément choqué par les rapports et les images montrant les forces de sécurité israéliennes frapper violemment le photojournaliste d'Anadolu, Mustafa Alkharouf, et demande transparence et rapidité de la part des autorités israéliennes dans leur enquête et pour traduire en justice les responsables de l'agression contre le journaliste", a-t-il déclaré.

Le CPJ a souligné le schéma d'attaques contre les journalistes couvrant la Cisjordanie et Israël, exhortant les autorités israéliennes à rendre compte des responsables et à assurer la protection des journalistes.

Réactions européennes

Le Royaume-Uni a appelé toutes les parties à éviter les attaques délibérées contre les journalistes, soulignant leur rôle crucial dans la diffusion d'informations précises en période de crise.

De même, le gouvernement allemand s'est dit préoccupé par l'augmentation des attaques ciblant les journalistes dans le conflit Israël-Palestine.

Le ministère des Affaires étrangères allemand a souligné l'importance du respect de la liberté de la presse et de l'enquête sur de tels incidents.

L'ambassadeur allemand en Israël, Steffen Seibert, a critiqué le comportement de la police israélienne lors de l'attaque contre le photojournaliste d'Anadolu, la qualifiant de "choquante et très inquiétante".


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