Le président ukrainien Volodymyr Zelenski continue d’exhorter ses alliés occidentaux à accélérer les livraisons d’armes et à fournir des chars d’assaut à Kiev pour repousser l’offensive russe, alors que la guerre en Ukraine approche de son premier anniversaire.
Cette question divise les occidentaux, mais met surtout la pression sur l’Allemagne qui reste réticente face aux demandes de transférer des chars Leopard aux Ukrainiens.
Réunion de Ramstein: un nouveau cap pour l’aide militaire à l’Ukraine?
L’Ukraine porte de grands espoirs sur la réunion qui se tient aujourd’hui vendredi en Allemagne, dans la base américaine de Ramstein.
S’adressant par appel vidéo aux participants à la réunion, Zelenski a déclaré que les pays qui le soutiennent dans la guerre contre la Russie devraient lancer un approvisionnement d’armes qui «arrêtera le mal".
Le Secrétaire d'État américain à la Défense, Lloyd Austin, a adopté une position similaire à celle du chef d'État ukrainien. Il a lancé un appel aux alliés pour augmenter l’aide militaire à l’Ukraine, à un moment crucial du combat.
Les Etats-Unis, premier donateur à l’Ukraine, a d’ailleurs annoncé jeudi une nouvelle tranche d’aide militaire à Kiev s’élevant à 2,5 milliards de dollars.
La nouvelle aide comprendra notamment des centaines de véhicules blindés de divers types, selon un communiqué du Pentagone, mais ne prévoit aucunement des chars Abrams que Kiev souhaite recevoir.
Nombre de pays occidentaux ont, de leur côté, annoncé le 19 janvier d’importantes aides militaires à l’Ukraine.
La Finlande a annoncé une aide de 400 millions d’euros, la plus large contribution de Copenhague depuis le début du conflit.
Le Danemark a accepté de transférer la totalité de ses canons Caesar à l’Ukraine, ce qui permettra de doubler le nombre de cet obusier sur le terrain. La France avait auparavant livré 18 Caesar, connu pour la précision de ses tirs.
Toutes ces aides font objet d’une grande reconnaissance de la part de l’Ukraine et son président, mais ne répondent toujours pas favorablement à la demande persistante de recevoir des chars.
Pour l’instant, le Royaume uni a été le seul pays à annoncer la livraison de chars de combat "Challenger 2" à Kiev.
L’Allemagne, qui initialement rejetait la requête de livrer des Lepoard, est désormais prête à faire le pas mais seulement si Washington livre aux Ukrainiens des chars de combat Abrams. Jusqu`à présent, les Etats-Unis n’envisagent pas de prendre une telle décision.
Berlin a affirmé, durant la réunion de Ramstein, qu’aucune décision n’a encore été prise au sujet des chars, l’Allemagne craignant que les Russes ne réussissent à capturer ces engins très sophistiqués.
Moscou: les chars ne changeront pas la donne
Le Kremlin a affirmé vendredi que la livraison de chars à l’Ukraine "ne changerait rien" à la situation sur le terrain.
"Il ne faut pas exagérer l’importance de livraison de telles armes, ni leur capacité à changer quoi que ce soit… Cela ne changera rien en ce qui concerne la progression de la partie russe vers l’accomplissement de ses objectifs", a déclaré le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov.
L’officiel russe a, en outre, accusé l’Occident d’entretenir l’illusion d’une possible victoire de Kiev.
Accepter de telles livraisons par Kiev pour mener des frappes sur le territoire russe serait "potentiellement très dangereux", estime Peskov, ajoutant que cela "signifierait que le conflit atteindrait un nouveau palier".