La France a suspendu le processus de délivrance des autorisation d’asile aux citoyens syriens, au regard du flou qui règne en Syrie en ce moment. L’Office français de protection des réfugiés et des apatrides (Ofpra) a expliqué que cette suspension était provisoire et que la situation des pays d’origine des demandeurs d’asile serait réétudiée régulièrement.
"Il faut attendre [car] nous sommes dans une situation incertaine, mouvante", a expliqué mardi sur Franceinfo Didier Leschi, directeur de l'Office français de l'immigration et de l'intégration.
"En France, toute personne syrienne qui veut continuer à déposer une demande d'asile pourra le faire. La Convention de Genève prévoit de réexaminer les situations des pays et en fonction de la situation des pays, de donner ou pas le statut", explique Didier Leschi. "Nous sommes tous contents, en tout cas, moi, je le suis, que Bachar al-Assad soit tombé. J’espère que la situation devienne apaisée en Syrie", a-t-il ajouté.
En 2023, 4465 syriens ont déposé des demandes d’asile en France et environ 2500 demandes ont été enregistrées depuis le début de l’année , selon les chiffres de Ofpra.
Plusieurs pays européens ont emboîté le pas à la France en suspendant le processus d’accueil des réfugiés syriens, du fait de l’incertitude en Syrie pour le moment. Il en est ainsi de la Suède, du Danemark, du Royaume-Uni et de l'Autriche .
Plus de 40 000 demandes gelées en Allemagne
L’Allemagne, pays de l’Union européenne qui accueille la plus importante diaspora syrienne avec près d’un million de réfugiés, a été le premier état à décréter “un gel des procédures d’asile actuellement encore en cours d’étude”.
Conséquence : 47 270 demandes sont suspendues pour le moment.
Depuis le début de l’année 2024, 132 000 Syriens sont arrivés en Europe dont 1 745 ont déposé une demande en France.
Plusieurs organisations non gouvernementales critiquent ces mesures. Amnesty International estime que ces décisions constituent un “signal totalement erroné” envoyé par Berlin, alors que que le président de Médecins du monde, Jean-François Corty, souligne qu’il est “totalement indécent” et “déplacé” de “stopper les procédures d’accueil des Syriens”.