Les enfants de Gaza, y compris les nouveaux-nés, vivent un drame rarement mis au-devant de la scène par les grands médias.
Selon des statistiques de l'UNICEF, au moins 17 000 enfants palestiniens de la bande de Gaza sont restés seuls ou séparés de leurs familles depuis le début de la guerre.
Les enfants séparés, selon la conception de l'UNICEF, sont ceux qui sont sans leurs parents, tandis que les enfants non accompagnés sont ceux qui sont séparés de leurs parents et n'ont pas d'autres proches pour prendre soin d'eux.
17 000 enfants séparés ou non accompagnés, cela représente d’après les estimations de l’ONU 1% des 1.7 million de déplacés dans l’enclave palestinienne.
Du fait de la guerre israélienne, les enfants en deviennent ainsi les principales victimes. L’essentiel de ces enfants ont perdu leurs parents ou proches. Une situation qui les oblige à devenir précocement des adultes.
“Dans un centre où sont hébergés et pris en charge des enfants non accompagnés, j'ai également vu deux très jeunes enfants âgés de 6 et 4 ans”, explique Jonathan Crickx, chef de la communication de l’UNICEF pour la Palestine.
“Ils sont cousins et toutes leurs familles respectives ont été tuées dans la première quinzaine de décembre. La petite fille de quatre ans –en particulier– est encore sous le choc”, relève-t-il, craignant que la situation des enfants ayant perdu leurs parents ne soit bien pire dans le centre et le nord de Gaza.
À Gaza, il est courant que la famille élargie s’occupe des enfants seuls ou non accompagnés. Mais la crise humanitaire complique la situation. L’impact du blocus du point de passage de Rafah est tel que les familles sont privées des besoins essentiels comme la nourriture et l’eau. S’occuper d’enfants supplémentaires, fussent-ils de la famille élargie, apparaît comme un véritable défi.
Ce contexte de violence et de morosité impacte la santé mentale des enfants. Les enfants seuls et non accompagnés sont plus fragiles.
“Ils présentent des symptômes tels que des niveaux extrêmement élevés d'anxiété persistante, une perte d'appétit, ils ne peuvent pas dormir, ils ont des excès d'émotion ou de panique à chaque fois qu'ils entendent les attentats à la bombe”, explique l’UNICEF.
Avant cette guerre, l'UNICEF estimait que plus de 500 000 enfants avaient déjà besoin de santé mentale et de soutien psychosocial dans la bande de Gaza. Aujourd’hui, elle estime que presque tous les enfants ont besoin de ces soins, soit plus d’un million d’enfants.
Les Nations unies et des ONG humanitaires travaillent à apporter un soutien mental et psychosocial aussi bien aux enfants qu’aux soignants.
Dans ce vaste champ de ruine qu’est devenu Gaza, il n’est pas surprenant d’assister à des activités récréatives impliquant les enfants en général.
Pour un moment, les enfants seuls ou non accompagnés retrouvent leur innocence et leur insouciance. Ils peuvent alors jouer, dessiner, danser, chanter et sourire. Cela les aide à faire face à la terrible situation qu’ils traversent.
Mais seul un cessez-le-feu définitif permettra aux enfants seuls ou non accompagnés de retrouver leur humanité et de rêver et vivre comme des enfants ordinaires.