Aux premières heures mercredi, des journalistes ont fait état de frappes sur Rafah et des témoins ont vu des chars israéliens dans différents secteurs de cette ville, devenue le nouveau point de mire de l’offensive israélienne.
La Défense civile de la bande de Gaza a annoncé mardi la mort de 21 personnes dans une frappe israélienne sur un camp de déplacés dans le sud du territoire palestinien, deux jours après un bombardement similaire à Rafah qui a provoqué une indignation internationale.
Résolution à l'ONU
Après bientôt huit mois d'une guerre dévastatrice, le Conseil de sécurité de l'ONU s'est réuni à huis clos, à la demande de l'Algérie, pour discuter du bombardement israélien mené dimanche sur un camp de déplacés de Rafah qui avait fait, selon le ministère de la Santé de Gaza, 45 morts et 249 blessés.
La Défense civile palestinienne avait fait état de nombreux corps "carbonisés" dans l'incendie qui a ravagé le camp et qui a donné lieu une deuxième manifestation consécutive mardi soir à Paris exigeant la fin de frappes à Rafah.
A l'issue d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité mardi après-midi à New York, l'ambassadeur algérien à l'ONU Amar Bendjama a annoncé que son pays allait faire circuler auprès des autres membres du Conseil un "texte court, un texte clair, pour arrêter le massacre à Rafah".
Dans ce projet de résolution, le Conseil, mettant en avant les décisions de la Cour internationale de justice, "décide qu'Israël, puissance occupante, doit arrêter immédiatement son offensive militaire et toute autre action à Rafah".
Il exige également "un cessez-le-feu immédiat respecté par toutes les parties" et "la libération sans condition de tous les otages".
"Nous espérons que ça pourra être fait aussi vite que possible parce que des vies sont en jeu", a commenté l'ambassadeur chinois Fu Cong, espérant un vote dès cette semaine sur la résolution que prépare l'Algérie.
"Il est grand temps que ce Conseil agisse et adopte une nouvelle résolution", avait plaidé de son côté avant le début de la réunion l'ambassadeur français Nicolas de Rivière, mettant lui aussi en avant une "question de vie ou de mort".
Les Etats-Unis "ne ferment pas les yeux" sur les victimes à Rafah mais maintiennent leur soutien à Israël, a assuré mardi un porte-parole de la Maison Blanche, John Kirby, alors que la presse s'interroge sur la "ligne rouge" de Washington dans ce conflit.
Le président Joe Biden a répété ces dernières semaines son opposition à une offensive terrestre de grande envergure à Rafah. Selon l’ONU, environ un million de personnes ont déjà fui cette ville, depuis le début de l'opération au sol de l'armée israélienne il y a trois semaines.
Or la Maison Blanche ne voit toujours pas d'"opération terrestre majeure" contre Rafah, a indiqué mardi M. Kirby. Par conséquent, il n'y a "pas de changement de la politique" américaine de soutien à Israël, a-t-il ajouté.
Pendant ce temps, l'Espagne, la Norvège et l'Irlande ont reconnu officiellement mardi l'Etat de Palestine.
Pourparlers, aide
Le Qatar, les Etats-Unis et l'Egypte sont engagés depuis des mois dans des pourparlers visant à obtenir une trêve durable à Gaza, assortie à une libération des otages.
Un média proche des services de renseignement égyptiens a indiqué mardi que l'Egypte "intensifie les efforts" en vue d'une reprise de ces pourparlers visant aussi à accroître l'aide humanitaire à Gaza.
L'offensive israélienne sur Rafah a entraîné la fermeture du passage frontalier avec l'Egypte, vital pour l'acheminement de l'aide humanitaire.
Résultat, "toutes les évacuations médicales ont brusquement cessé", a déploré mardi l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
La livraison d'aide via le port temporaire construit par les Etats-Unis a été suspendue après avoir été endommagé par les conditions météorologiques, selon le ministère américain de la Défense.