Ces frappes sont parmi les plus meurtrières depuis le début de la guerre à Gaza.
Le Hamas a dénoncé un "crime horrible" et une "dangereuse escalade", alors qu'Israël a accepté vendredi de reprendre le 15 août les discussions sur une trêve dans la bande de Gaza après un appel pressant des pays médiateurs face au risque d'embrasement entre l'Iran et ses alliés d'une part et Israël de l'autre.
Située dans le centre de Gaza-Ville, l'école al-Tabi'een frappée dans la nuit de vendredi à samedi servait d'abri à environ 250 personnes déplacées, dont une majorité de femmes et d'enfants.
Le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, a fait état de plusieurs frappes ayant "visé deux étages de l'école coranique Al-Tabi'een et la mosquée (adjacente) avec trois missiles, causant la mort de 93 personnes parmi lesquelles onze enfants et six femmes".
"Des dizaines de personnes ont été blessées, dont certaines sont en soins intensifs, et il y a de nombreux morceaux de corps non identifiés et des personnes disparues", a-t-il ajouté.
"Des corps empilés"
Des secouristes ramassaient des corps ensanglantés dans un bâtiment détruit, puis les transportaient dans des ambulances. "Les gens dans l'école faisaient la prière de l'aube" au moment de la frappe, a déclaré un secouriste qui a préféré taire son nom, affirmant avoir découvert "des corps empilés les uns sur les autres".
Réveillé par des explosions avant l'aube, Sakr, un habitant de Gaza-ville, s'est rendu sur place où il a vu "des corps d'enfants éparpillés dans la rue".
La rapporteure spéciale de l'ONU pour les territoires palestiniens, l'Italienne Fransesca Albanese, a accusé Israël de "génocide des Palestiniens" et le Qatar a demandé une "enquête internationale urgente".
L'Arabie saoudite a aussi condamné l'attaque, appelant à l'arrêt des "massacres" dans la bande de Gaza.
Jeudi, des frappes israéliennes sur deux écoles de Gaza-Ville avaient déjà fait 18 morts, selon la Défense civile de Gaza.
Reprise des négociations?
La guerre a fait près de 40.000 morts dans le petit territoire palestinien assiégé, où la quasi-totalité des 2,4 millions d'habitants ont été déplacés.
Elle a exacerbé par ailleurs les tensions entre d'une part l'Iran et ses alliés, notamment le Hamas et Hezbollah libanais, et Israël de l'autre.
Et les craintes d'un embrasement ont redoublé après l'assassinat, le 31 juillet à Téhéran, du chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, attribué à Israël par l'Iran, et celui, la veille, du chef militaire du Hezbollah libanais, Fouad Chokr, tué dans une frappe israélienne près de Beyrouth.
L'Iran et le Hezbollah ont promis des représailles, et la communauté internationale s'évertue à éviter une escalade.
Jeudi, les trois pays médiateurs, Qatar, Etats-Unis et Egypte, ont appelé à la reprise le 15 août des discussions indirectes en vue d'une trêve, indiquant qu'un accord-cadre était "maintenant sur la table.
Israël a accepté l'envoi d'une "délégation de négociateurs", tandis que le Hamas, qui a nommé cette semaine à sa tête Yahya Sinouar, accusé par Israël d'être l'un des cerveaux de l'attaque du 7 octobre, n'a pas donné encore sa réponse.
"Tout accord accepté par le Hamas sera également reconnu par nous", a indiqué samedi la mission iranienne à l'ONU, affirmant toutefois qu'un cessez-le-feu à Gaza n'a "rien à voir" avec la riposte promise par Téhéran à l'assassinat de Haniyeh.