Gaza: Erdogan critique l'Occident et le Conseil de sécurité de l'ONU
"Les pays occidentaux, qui ne négligent rien en matière de droits de l'homme et de libertés, n'ont fait que jeter de l'huile sur le feu", a déclaré le président turc.
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Le président turc Recep Tayyip Erdogan a critiqué le Conseil de sécurité des Nations unies pour son incapacité à adopter une résolution qui aurait permis l'accès de l'aide humanitaire dans la bande de Gaza, alors que les attaques israéliennes ne cessent de s’amplifier.

Le Conseil de sécurité des Nations unies, "qui est devenu totalement inefficace, a une fois de plus manqué à sa responsabilité", a déclaré mercredi M. Erdogan, au lendemain de l’attaque aérienne israélienne contre l'hôpital Baptiste Al Ahli à Gaza, qui a fait au moins 500 morts.

L'attaque "odieuse" contre l'hôpital a donné une autre dimension au "massacre à Gaza", a ajouté M. Erdogan, qui a condamné les auteurs de l'attaque "qui constitue un crime contre l'humanité et équivaut à un génocide contre la population de Gaza".

Le président turc a également condamné fermement les pays occidentaux, "qui ne négligent rien en matière de droits de l'homme et de libertés", pour n'avoir pris aucune mesure visant à alléger les souffrances des Palestiniens et avoir au contraire "jeté de l'huile sur le feu".

Il a une nouvelle fois attiré l'attention sur les "crimes de guerre" commis par Israël au cours des douze derniers jours, énumérant les bombardements de "personnes innocentes migrant vers les soi-disant 'zones de sécurité', les portes frontalières, les mosquées, les écoles et les colonies civiles".

M. Erdogan a également fustigé les organisations médiatiques internationales qui "se sont lancées dans une course à la justification des massacres avec leurs publications partiales et hypocrites".

Une crise humanitaire dramatique

Tout en critiquant l'Occident, M. Erdogan a salué la réunion extraordinaire du comité exécutif de l'Organisation de la coopération islamique qui s'est tenue à Djeddah.

Cette réunion "démontre concrètement la détermination du monde islamique face à l'oppression croissante d'Israël, sa solidarité avec le peuple palestinien et son soutien à la cause palestinienne", a-t-il déclaré.

La Turquie n'a pas ménagé ses efforts pour aider la population de Gaza qui vit sous blocus depuis 17 ans.

"Jusqu'à présent, nous avons eu des conversations téléphoniques avec 18 dirigeants au niveau des chefs d'État et de gouvernement", a déclaré M. Erdogan, ajoutant que la Turquie avait livré trois avions remplis de matériel d'aide humanitaire à la région, en coopération avec les autorités égyptiennes.

Le président a souligné que la Turquie "continuera à travailler pour établir d'abord un cessez-le-feu humanitaire et ensuite une stabilité permanente".

La bande de Gaza connaît une grave crise humanitaire : il n'y a plus d'électricité, l'eau, la nourriture, le carburant et les fournitures médicales viennent à manquer.

Le conflit a débuté le 7 octobre, lorsque le Hamas a lancé l'opération "Déluge d'Al Aqsa", une attaque surprise sur plusieurs fronts comprenant des tirs de roquettes et des infiltrations en Israël par voie terrestre, maritime et aérienne.

Le Hamas a déclaré que cette incursion était une riposte à la prise d'assaut de la mosquée d'Al Aqsa et à la violence croissante des colons israéliens.

L'armée israélienne a ensuite lancé l'opération "Épées de fer" contre des cibles du Hamas dans la bande de Gaza assiégée.

Au moins 3 478 Palestiniens ont été tués jusqu'à présent, tandis que le chiffre s'élève à plus de 1 400 personnes en Israël.

TRT Français et agences