Gaza: entrée dans une nouvelle phase de guerre, Israël envisage de diviser Gaza en plusieurs zones
Israël a annoncé une nouvelle étape de son offensive, réduisant ses forces à Gaza pour des opérations de "nettoyage" localisées alors que la presse israélienne a affirmé que l'armée envisageait de diviser Gaza en régions et de la gérer par des tribus
Des Palestiniens se tiennent dans une maison détruite par une frappe israélienne à Rafah./ Photo: Reuters (Reuters)

Un responsable a déclaré que l’armée israélienne allait désormais réduire ses forces à l’intérieur de Gaza et passer à une opération de “nettoyage” plus localisée, qui durerait des mois. Selon Reuters, Israël a d’ailleurs retiré ses chars de certains quartiers de Gaza tout en intensifiant ses bombardements sur l'enclave palestinienne, une manœuvre qui témoignerait de l'entrée du conflit dans une nouvelle phase.

Au moins 31 Palestiniens ont été tués dans des frappes aériennes israéliennes sur des zones de la bande de Gaza en 24 heures. L'agence de presse officielle palestinienne Wafa a déclaré mardi qu'une série de frappes aériennes israéliennes sur des zones résidentielles de la ville de Deir al-Balah, au centre de la bande de Gaza, a tué 22 civils palestiniens, pour la plupart des femmes et des enfants.

Une autre frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Nuseirat, au centre de la bande de Gaza, a également fait plusieurs victimes parmi les civils. D'autres frappes aériennes israéliennes sur des zones de la ville de Khan Younis, au sud de l'enclave assiégée, ont abattu au moins neuf Palestiniens.

Presse israélienne: Israël envisage de diviser Gaza

La presse israélienne a affirmé que l'armée israélienne envisageait de "diviser Gaza en régions et de la gérer par des tribus”.

Selon la télévision d'État israélienne KAN, l'armée israélienne a présenté le plan qu'elle a préparé pour la gestion de la bande de Gaza. Le plan élaboré par Tsahal comprendrait "la division de la bande de Gaza en régions, le contrôle de chaque région par une tribu et la responsabilité de la distribution de l'aide humanitaire, ainsi que la gestion temporaire de la vie civile à Gaza par ces tribus connues de l'armée israélienne et du service de renseignement intérieur Shin-Bet (Shabak)".

"Sans un changement fondamental, il est inutile de parler de la participation de l'Autorité palestinienne à l'administration de la bande de Gaza", avait déclaré le Premier ministre israélien Binyamin Netanyahou, dans son discours devant la commission de la sécurité et des affaires étrangères du Parlement israélien.

Les remarques de Netanyahu ont été faites après que le ministre israélien des Affaires stratégiques, Ron Dermer, se soit entretenu aux États-Unis avec le secrétaire d'État américain Antony Blinken et le conseiller américain à la sécurité nationale Jake Sullivan au sujet de la "planification" pour la région après l'arrêt des attaques sur la bande de Gaza, a rapporté KAN.

Un palestinien meurt dans une prison israélienne

Les groupes de défense des prisonniers palestiniens accusent Israël d'avoir tué un détenu en prison alors que le Hamas appelle le CICR à documenter les violations des droits de l'Homme envers les Palestiniens détenus dans les prisons israéliennes.

Dans une déclaration commune citée par l'agence de presse officielle palestinienne Wafa, la Commission palestinienne des affaires des détenus et ex-détenus et la Société des prisonniers palestiniens ont déclaré qu'Israël avait assassiné Abdul Rahman Bassem Al Bahsh, 23 ans, originaire de la ville de Naplouse. Il s'agit du septième décès de ce type depuis le 7 octobre.

La déclaration indique qu'Al Bahsh avait été arrêté le 31 mai 2022 et condamné à 35 mois de prison. Le communiqué ajoute que le nombre de Palestiniens tués dans les prisons israéliennes depuis le 7 octobre s'élève à sept.

Les services pénitentiaires israéliens ont annoncé qu'ils allaient examiner les circonstances du meurtre du Palestinien, qui a eu lieu dans la prison de Meggido.

Le Hamas a alors exhorté le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et les groupes de défense des droits "à remplir leurs obligations en s'attaquant aux brutalités et aux privations des droits des femmes palestiniennes détenues dans les prisons de l'occupation sioniste". La déclaration note que "les prisonnières palestiniennes sont confrontées à une malnutrition systématique et arbitraire et à une négligence de leurs besoins médicaux".

Selon les derniers chiffres, plus de 7 800 Palestiniens sont détenus dans les prisons israéliennes, dont 80 femmes. Ces chiffres n'incluent pas les arrestations de Palestiniens de Gaza, dont le nombre n'est pas été précisé par les autorités israéliennes.

Vers de nouvelles colonies à Gaza ?

Le ministre israélien de la Sécurité intérieure, Itamar Ben Gvir, s'est dit favorable à une "solution encourageant l'émigration des habitants de Gaza", appelant au retour des colons juifs dans le territoire palestinien après la guerre. Dimanche, c’était le ministre des Finances Bezalel Smotrich, un autre représentant de l'extrême droite au sein du gouvernement de Benjamin Netanyahu, qui avait tenu les mêmes propos.

En réponse, le Hamas a affirmé que les déclarations des dirigeants israéliens sur l'expulsion des Palestiniens de Gaza n'étaient que des "rêves irréalisables". De tels plans ne pourraient jamais se concrétiser face à "la détermination du peuple palestinien et à sa courageuse résistance", a ajouté le Hamas qui exhorte "la communauté internationale et les Nations unies à appliquer le droit international face à ces positions fascistes, qui ne sont rien d'autre qu'un crime de guerre".

Frappes au Liban

L'armée israélienne a déclaré avoir lancé une frappe aérienne à la frontière libanaise. Des habitants et des sources de sécurité ont fait état de raids israéliens dans le village libanais de Kafr Kila, près de la frontière, qui ont tué trois personnes. Les Hezbollah libanais a indiqué sur son compte Telegram que les trois personnes tuées faisaient partie de ses combattants.

La situation à la frontière libanaise "ne sera pas autorisée à se poursuivre. Les six mois à venir seront critiques", a soutenu un responsable israélien, qui a précisé que la baisse du nombre de soldats à Gaza permettrait de libérer des unités si la situation devait empirer au nord.

TRT Français et agences