"Le nombre de martyrs est de plus de 30.000", indique le ministère dans un communiqué, en faisant état d'au moins 79 nouvelles morts dans des frappes israéliennes nocturnes.
Ce bilan est diffusé alors que les principaux médiateurs dans la guerre, les Etats-Unis et le Qatar, disent espérer obtenir une trêve permettant la libération d'otages détenus à Gaza avant le début du ramadan, le mois de jeûne sacré musulman qui commence autour du 11 mars.
La guerre, qui a transformé l’enclave palestinienne en "zone de mort" selon l'ONU, est déjà, et de très loin, la plus meurtrière des cinq conflits israélo-palestiniens.
Au quotidien, les civils paient le prix le plus lourd des combats et des bombardements qui n'ont épargné aucune zone, ont dévasté des quartiers entiers et forcé 1,7 million de Palestiniens sur les 2,4 millions d'habitants à fuir leurs foyers.
"Pour moi, il s'agit d'un génocide. Qui bombarde une tour sur des résidents, notamment des civils, des enfants et des femmes?", témoigne Jihad Salha, un Palestinien déplacé que l'AFP a rencontré dans un camp de fortune à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza.
"La famine se profile"
Après avoir mené une campagne de bombardements par terre, mer et air, l'armée israélienne a lancé le 27 octobre une offensive terrestre dans le nord du territoire en progressant vers le sud. Depuis, elle a perdu 242 soldats.
Dans le territoire assiégé depuis le 9 octobre par Israël, 2,2 millions de personnes, soit l'immense majorité de la population, sont menacées de famine selon l'ONU, en particulier dans le nord où les destructions, les combats et les pillages rendent presque impossible l'acheminement de l'aide.
L'ONU a aussi dénoncé des entraves imposées par Israël qui contrôle l'entrée des aides en provenance d'Egypte.
D'après l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), les besoins humanitaires sont "illimités".
"La famine se profile. Les hôpitaux se sont transformés en champs de bataille. Un million d'enfants font face à un traumatisme quotidien", a-t-elle souligné.
Selon le ministère de la Santé du Hamas, sept enfants sont morts "de déshydratation et de malnutrition" à l'hôpital Al-Chifa de Gaza-ville (nord), et sept autres, à l'hôpital Kamal Adwan, également dans le nord.
La communauté internationale s'inquiète, également, d'une prochaine offensive terrestre israélienne sur Rafah, où sont amassés près de 1,5 million de Palestiniens, selon l'ONU, la plupart des déplacés, piégés contre la frontière fermée de l'Egypte.
Cible de bombardements israéliens quotidiens, Rafah, qui comptait 270.000 habitants avant la guerre, est le principal point d'entrée de l'aide à Gaza, qui arrive en quantité très limitée.
L'Agence américaine pour le développement international (USAID) affirme discuter avec les responsables palestiniens de l'ouverture de "beaucoup plus de points de passage".
"C'est une question de vie ou de mort", a dit son administratrice, Samantha Power, sur le réseau social X.
Une trêve avant le ramadan ?
Face à cette guerre dévastatrice, le Qatar, les Etats-Unis et l'Egypte tentent d'arracher un accord de trêve portant sur une pause des combats de six semaines, durant laquelle un otage, parmi des femmes, mineurs et personnes âgées malades, serait échangé chaque jour contre dix Palestiniens détenus par Israël, selon une source du Hamas.
Lundi, le président américain Joe Biden a évoqué "un accord des Israéliens selon lequel ils ne s'engageraient pas dans des opérations durant le ramadan" afin de "faire sortir tous les otages". "J'ai espoir que d'ici lundi prochain, nous aurons un cessez-le-feu", a-t-il dit, tout en soulignant que ce n'était "pas encore fait".
Sur le plan diplomatique, des représentants de factions palestiniennes, y compris les mouvements rivaux du Hamas et du Fatah, se trouvent ce jeudi à Moscou pour des entretiens avec le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov.