Les autorités locales de Beit Lahia, dans le nord de la bande de Gaza, ont déclaré mercredi la ville "zone sinistrée", alors qu'Israël poursuit son offensive dans le territoire palestinien.
Cette décision a été prise après que le ministère de la santé de Gaza a déclaré qu'au moins 93 Palestiniens avaient été tués et des dizaines d'autres blessés lors d'une frappe israélienne sur un immeuble résidentiel à Beit Lahia mardi.
La municipalité de la ville a souligné que les habitants étaient confrontés à une "catastrophe humanitaire" en raison de la "guerre génocidaire en cours et du siège imposé à la ville".
Elle a ajouté que Beit Lahia était désormais privée de nourriture, d'eau, d'hôpitaux, d'ambulances, de défense civile, d'assainissement et de services de communication.
Un appel urgent pour aider à "sauver ce qui peut l'être dans la ville qui fait l'objet d'un massacre et d'un génocide" a été lancé par la municipalité qui a également exhorté la communauté internationale et les organisations à faire pression sur Israël pour qu'il cesse ses attaques et autorise l'entrée de l'aide humanitaire, du carburant, de l'équipement de défense civile et des véhicules pour aider à ouvrir les routes et à enlever les décombres.
Depuis le 6 octobre, l'armée israélienne concentre principalement son offensive dans le nord de la bande de Gaza. Le ministère de la Santé a annoncé mercredi un nouveau bilan de 43.163 morts dans l’enclave palestinienne depuis le début de la guerre il y a plus d'un an. Au moins 102 personnes ont été tuées ces dernières 24 heures, a-t-il indiqué dans un communiqué.
Selon le bureau des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha), deux hôpitaux seulement, Kamal Adwan et Al-Awda, sur un total de 20, "restent opérationnels, bien que partiellement" dans le nord de Gaza.
L'UE condamne l'attaque meurtrière menée à Beit Lahia
Le chef de la politique étrangère de l'UE a condamné, mercredi, le massacre de civils palestiniens dans le nord de la Bande de Gaza.
"Les images nous parvenant de Beit Lahia, dans la Bande de Gaza, sont terrifiantes. Au moins 100 personnes ont été tuées dans une nouvelle attaque des FDI (armée israélienne, ndlr)", a déclaré Josep Borrell sur X.
"Nous ne cesserons de condamner ces actes et de réclamer la reddition de comptes", a-t-il ajouté, précisant que les principes de proportionnalité et de protection des civils étaient "brutalement bafoués".
Pénurie dans les approvisionnements
L'Ocha a de nouveau sonné l'alarme sur la crise humanitaire à Gaza et affirmé que durant le mois d'octobre, "la distribution de nourriture avait été très limitée en raison de graves pénuries dans les approvisionnements".
Israël contrôle strictement toutes les entrées de l'aide internationale dans le territoire palestinien, vitale pour sa population.
Selon l'Ocha, "plus d'1,7 million de personnes, soit 80 pour cent de la population, n'ont pas reçu leurs rations de nourriture pour le mois dans la bande de Gaza".
Les attaques israéliennes ont déplacé la quasi-totalité de la population du territoire, tandis qu'un blocus permanent a entraîné de graves pénuries de denrées alimentaires, d'eau potable et de médicaments.
Lancée en octobre 2023, l'offensive israélienne à Gaza a fait jusqu'à présent 43.163 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé jugées fiables par l'ONU.